Alors que le débat sur la réforme du mode de scrutin municipal agite la classe politique, certains élus préfèrent porter leur attention ailleurs.
Pour eux, l’enjeu démocratique se joue désormais sur une autre ligne de front : celle de la jeunesse. À Lyon, Grégory Doucet s’engage pour donner une voix aux 16-17 ans dès 2026.
Ce jeudi 17 avril 2025, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, fait entendre sa différence. Plutôt que de soutenir le projet de loi PLM, qui vise à modifier le mode de scrutin municipal dans certaines grandes villes comme Lyon, Paris ou Marseille, l’élu vert préfère attirer l’attention sur une réforme jugée plus urgente : permettre aux jeunes de voter dès 16 ans aux élections municipales. Dans une tribune collective publiée par Ouest France, il s’associe à une trentaine d’autres maires de gauche pour défendre cette avancée démocratique, à l’initiative d’Unicef France.
Une démocratie plus jeune, plus inclusive
À travers cette tribune, les signataires plaident pour une démocratie qui prenne en compte les plus jeunes citoyens, souvent exclus des décisions locales qui pourtant les concernent directement. « En abaissant l’âge du droit de vote à 16 ans pour les élections municipales, nous ferons un pas décisif vers une démocratie plus inclusive et respectueuse des droits de l’enfant », écrivent les auteurs du texte. Il ne s’agit pas simplement d’un symbole : ce geste concernerait environ 1,6 million de jeunes en France.
Faciliter l’accès au vote, dès l’adolescence
L’argument principal des élus est limpide : introduire les jeunes au vote alors qu’ils sont encore dans leur cadre familial et scolaire permettrait d’encourager leur participation future. Selon eux, cette mesure réduirait le phénomène de mal-inscription sur les listes électorales, un problème courant chez les étudiants, souvent en situation de mobilité. À long terme, cela pourrait même inverser la tendance actuelle à l’abstention des jeunes générations, en tissant dès l’adolescence un lien direct avec la vie civique.
Une mobilisation politique soutenue par de nombreux maires
Aux côtés de Grégory Doucet, plusieurs figures politiques de gauche et écologistes se joignent à cette initiative. Anne Hidalgo (Paris), Eric Piolle (Grenoble), Jeanne Barseghian (Strasbourg), Mathieu Klein (Nancy), ou encore Michael Delafosse (Montpellier) comptent parmi les signataires. Ce rassemblement inédit autour d’une cause commune témoigne d’un engagement partagé pour renforcer la participation démocratique dès le plus jeune âge.
Une jeunesse prête à s’engager ?
Les signataires ne se contentent pas de revendications théoriques : ils s’appuient sur des signaux tangibles. Un sondage Elabe publié récemment révèle que Grégory Doucet séduit particulièrement les jeunes électeurs à Lyon. Chez les 18-24 ans, le maire sortant devance largement ses concurrents, avec des intentions de vote qui oscillent entre 35 % et 56 % selon les scénarios envisagés. Ces chiffres viennent confirmer que les jeunes ne sont pas désintéressés de la politique municipale : ils attendent simplement qu’on leur ouvre la porte.