L’automne attire chaque année des milliers de promeneurs dans les sous-bois, panier à la main, à la recherche de cèpes, bolets ou girolles. Mais attention : la cueillette de champignons n’est pas une activité totalement libre. La loi encadre strictement cette pratique, et les sanctions peuvent être lourdes en cas d’abus.
La cueillette de champignons dans une forêt domaniale est autorisée, à condition qu’elle reste dans un cadre familial et raisonnable. L’Office National des Forêts (ONF) fixe une limite claire : pas plus de cinq litres par personne et par jour, soit environ cinq kilos de champignons. Ce quota vise à préserver les écosystèmes et à garantir le renouvellement naturel des espèces fongiques.
Au-delà de cette quantité, le prélèvement devient illégal. Entre cinq et dix litres, une amende de 135 euros peut être infligée, conformément à l’article R163-5 du Code forestier. Et si la quantité dépasse dix litres, le ramassage bascule dans la catégorie du délit : jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende peuvent être prononcés, en vertu des articles 311-3 du Code pénal et L163-11 du Code forestier.
Le cas des propriétés privées : autorisation obligatoire
Beaucoup l’ignorent, mais ramasser des champignons sur un terrain privé sans autorisation constitue une infraction. Le propriétaire du terrain doit donner son accord explicite, faute de quoi le cueilleur s’expose à une contravention de quatrième classe, soit jusqu’à 750 euros d’amende pour un volume inférieur à dix litres.
Lorsque la récolte dépasse ce seuil, la sanction devient bien plus sévère : jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans de prison, comme pour une forêt domaniale. Et pour certaines variétés, notamment les truffes, toute cueillette non autorisée est considérée comme un délit, quel que soit le volume prélevé.
Des circonstances aggravantes lourdement punies
Dans certains cas, la loi prévoit des peines encore plus lourdes. Les contrevenants agissant en groupe, avec complicité, ou ayant commis des violences ou dégradations, encourent jusqu’à 75 000 euros d’amende et cinq ans de prison. Ces sanctions, prévues par le Centre National de la Propriété Forestière, visent à dissuader les cueillettes massives ou commerciales illégales, qui appauvrissent les forêts et menacent la biodiversité locale.