En pleine période de tensions internationales, Emmanuel Macron a annoncé une augmentation significative des dépenses militaires françaises, prévoyant de passer de 2% à 3% du PIB consacrés à la défense.
Cette décision, destinée à contrer « la menace russe », pose la question épineuse du financement, d’autant plus que le président a promis de ne pas augmenter les impôts.
Un engagement financier massif
Dans un discours récent, le président Macron a exposé son plan d’augmenter le budget de la défense française, ce qui représenterait un investissement annuel supplémentaire de près de 90 milliards d’euros. Cette hausse substantielle du budget pose naturellement la question du financement, surtout dans un contexte où le président s’engage à ne pas augmenter les impôts.
Dilemmes de financement
Les options évoquées par le président incluent des réformes potentiellement impopulaires telles que la réduction des allocations sociales, la réforme des retraites, ou encore des coupes dans les budgets de la santé et de l’éducation. Ces propositions ont provoqué des réactions vives, notamment avec l’idée de repousser l’âge de la retraite jusqu’à 70 ans, alignant la France sur des modèles comme celui du Danemark, ce qui a suscité une forte opposition.
La question de l’épargne française
L’épargne des Français, notamment à travers des instruments comme le Livret A et le LDDS, représente une autre source potentielle de financement. Cependant, cette piste est controversée car le Livret A finance principalement le logement social. La réorientation de ces fonds vers la défense pourrait donc avoir des répercussions négatives importantes pour les secteurs les plus vulnérables de la société.
Stratégies alternatives
Face à ces défis, des solutions plus nuancées sont proposées par des économistes comme Henri Sterdyniak. Parmi elles, la création d’un emprunt commun européen permettrait de bénéficier de taux d’intérêt plus avantageux sans surcharger les marchés nationaux. Une autre option serait la vente massive de titres sur les marchés financiers, avec la Banque de France agissant comme acheteur de dernier recours en cas d’invendus, une stratégie qui pourrait stimuler à la fois l’investissement et la croissance économique.
L’initiative « Choose France » pourrait également être relancée pour attirer les investissements privés, notamment dans l’industrie de l’armement, un secteur où la France possède un savoir-faire reconnu. Cependant, cette approche comporte des risques, notamment en termes d’image et de conformité réglementaire internationale, surtout avec la possibilité de sanctions.