Proposé par Gabriel Attal, l’impôt participatif fait débat. Dans un contexte de défiance croissante parmi les Français, cette idée semble prendre de l’ampleur. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ? Et comment fonctionne-t-elle ?
Depuis sa nomination en janvier dernier, Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, continue d’agir malgré sa situation. Il a récemment présenté un pacte d’action aux autres forces politiques, intégrant un concept novateur : l’impôt participatif.
Concrètement, cette initiative permettrait aux contribuables de décider de l’affectation d’une partie de leurs impôts. Jusqu’à présent, les Français peuvent faire des dons déductibles de leurs impôts en faveur d’associations. Avec l’impôt participatif, ils auraient la possibilité de financer des mesures spécifiques choisies parmi celles proposées par les pouvoirs publics. Cette idée a de quoi séduire, notamment ceux qui souhaitent savoir où va leur argent.
Impôt participatif : un principe fédérateur ou dangereux ?
En démocratie, le peuple est souverain. Il semble donc naturel que les contribuables aient plus de contrôle sur l’utilisation de leurs impôts. Gabriel Attal espère utiliser cette proposition pour rassembler les différents partis politiques, dépassant ainsi les divisions traditionnelles à l’Assemblée nationale. Sur le papier, l’impôt participatif a tout pour plaire, car il permettrait à chaque citoyen de soutenir l’action publique qui lui tient le plus à cœur : environnement, santé, éducation, justice…
Ce concept n’est pas une nouveauté absolue, puisqu’il existe déjà en Italie depuis plusieurs décennies. Les Italiens ont ainsi la main sur 0,8 % de leur fiscalité pour financer des mesures de leur choix. Bien que séduisant en théorie, l’impôt participatif divise. En 2023, la députée Christine Pirès Beaune (PS) avait déjà proposé un système similaire, avec un taux de 5 %. Cependant, la majorité parlementaire s’y était opposée. Cinq ans plus tôt, Éric Woerth avait également tenté de promouvoir cette idée, sans succès. À droite, Éric Ciotti se montre fermement opposé à cette mesure, y voyant une manœuvre pour augmenter la pression fiscale de manière déguisée.
« Le véritable objectif de l’impôt participatif de Gabriel Attal est une augmentation cachée des impôts ! (…) Au lieu d’inventer des dispositifs fiscaux complexes, baissons massivement les impôts et les charges ! »
Il existe aussi un risque pour les politiques publiques. Les contribuables pourraient privilégier certaines dépenses, au détriment d’autres actions moins connues du grand public. Affaire à suivre…