Il revient plus fort, plus vibrant. Kendji Girac, après avoir traversé une année tourmentée marquée par un accident aussi douloureux que médiatisé, a signé son grand retour sur scène.
Mais derrière les projecteurs et l’ovation de milliers de spectateurs, l’artiste continue de porter en silence le poids d’un racisme ordinaire et persistant. Ce samedi 23 août 2025, Kendji Girac a offert un concert puissant et rassembleur au Haras du Pin, devant plus de 9000 spectateurs. Une performance saluée comme un « succès populaire » par le Conseil départemental de l’Orne, preuve que l’enfant chéri de The Voice n’a rien perdu de sa capacité à faire vibrer les foules.
Ce retour sur scène n’était pourtant pas gagné. Il y a un an à peine, l’artiste était au cœur d’une affaire dramatique après un accident survenu sur une aire d’accueil des gens du voyage à Biscarrosse. Une blessure physique, mais aussi médiatique, qui aurait pu éteindre sa flamme. Au contraire, Kendji revient plus solide, plus lucide.
Une popularité qui ne le protège pas du racisme
Derrière le sourire et la guitare, Kendji Girac vit une autre réalité, plus sombre : celle d’un racisme toujours tenace. Malgré sa célébrité et sa réussite artistique, l’artiste d’origine gitane subit régulièrement des propos discriminants et des clichés dégradants.
Il n’a jamais caché ses origines. Et il n’a jamais prétendu que sa notoriété le protégeait. En 2015 déjà, il racontait un épisode glaçant survenu dans un bar de Toulouse, où lui et ses amis avaient été accusés à demi-mot de vol simplement en raison de leurs origines. « Normal, il y a des Gitans, ce sont des voleurs ! », avait lancé un inconnu en leur direction.
Une blessure profonde, gérée avec retenue
Kendji aurait pu réagir violemment. Il aurait pu dénoncer haut et fort. Mais il a choisi le silence. Un silence lourd, volontaire, destiné à ne pas « donner raison » à ceux qui l’attaquent. « Ce sont des gens qui ne véhiculent que des clichés. Ils croient nous connaître, mais ils se trompent », expliquait-il avec amertume.
Cette posture de dignité, il l’a adoptée avec le temps. Autrefois plus impulsif, il confie aujourd’hui vouloir préserver son image, sa tranquillité, son public. Mais les remarques blessantes n’en sont pas moins destructrices. Même connu, même applaudi, Kendji reste exposé à des regards méfiants, à des jugements injustes.
Une force puisée dans les racines et le chant
Ce racisme latent n’a pas entamé la volonté de l’artiste. Bien au contraire. À chaque attaque, Kendji répond par la musique. À chaque coup porté, il oppose l’élégance de ses paroles, la douceur de sa voix, la fierté de ses origines.
Son succès est aussi un message. Celui d’un jeune homme qui ne s’est jamais renié, qui a porté sa culture en étendard et qui continue de rassembler autour de lui un public fidèle, métissé, bienveillant. Sur scène comme dans la vie, il incarne un espoir : celui d’une société où le talent et la bienveillance devraient primer sur les préjugés.
Kendji, plus que jamais debout
Aujourd’hui, Kendji Girac chante à nouveau, le cœur plus solide et l’esprit clair. Il a survécu à l’accident, aux tempêtes médiatiques, aux jugements faciles. Et il prouve, concert après concert, qu’on peut renaître, même dans l’adversité.