Rome s’apprête à tourner une page symbolique de son rapport au tourisme de masse. Face à une fréquentation devenue difficilement maîtrisable, la municipalité a décidé d’instaurer un accès payant à l’un de ses monuments les plus emblématiques.

Une mesure qui marque un changement profond dans la gestion du patrimoine de la Ville éternelle. Le maire de Rome, Roberto Gualtieri, a annoncé ce vendredi 19 décembre une décision qui ne manquera pas de faire réagir : l’accès à la fontaine de Trevi deviendra payant. À compter de cette réforme, les visiteurs devront s’acquitter de deux euros pour pouvoir s’approcher du monument. Une exception est toutefois prévue pour les habitants de la capitale italienne, qui continueront d’y accéder gratuitement.
Une visibilité maintenue, mais une proximité contrôlée

Si la fontaine restera visible librement à distance, l’accès immédiat à l’ouvrage sera réservé aux détenteurs d’un billet, a précisé le maire lors d’une conférence de presse. L’objectif affiché est clair : réduire la pression humaine sur un site saturé, sans pour autant priver les touristes d’une vue sur ce chef-d’œuvre baroque mondialement connu.
Selon les estimations de la municipalité, cette nouvelle tarification devrait générer environ 6,5 millions d’euros de recettes annuelles. Une somme destinée à contribuer à l’entretien du patrimoine et à la gestion des flux touristiques, dans une ville confrontée à une fréquentation record tout au long de l’année.
Un dispositif étendu à plusieurs sites emblématiques

La fontaine de Trevi n’est pas la seule concernée. Roberto Gualtieri a confirmé que six sites majeurs de Rome passeront sous un régime d’entrée payante dès le 1er février. Pour les cinq autres lieux concernés, le tarif sera fixé à cinq euros. Cette politique s’inscrit dans une volonté plus large de régulation touristique à l’échelle de la capitale.
Adossée à la façade d’un palais, la fontaine de Trevi est l’un des joyaux du baroque romain. Elle doit une partie de sa renommée mondiale au cinéma, notamment au film La Dolce Vita de Federico Fellini, dans lequel Anita Ekberg et Marcello Mastroianni ont gravé à jamais l’image du monument dans la mémoire collective. Pour de nombreux visiteurs, elle constitue une étape incontournable de tout séjour romain.
Une tradition ancestrale toujours vivace

Jeter une pièce dans l’eau pour formuler un vœu reste un rituel profondément ancré. Chaque semaine, des milliers d’euros sont ainsi collectés, puis reversés à l’association caritative Caritas. Entre le 1er janvier et le 8 décembre, près de neuf millions de personnes ont fréquenté la zone située devant la fontaine, soit une moyenne impressionnante de 30 000 visiteurs par jour, selon les chiffres communiqués par la mairie.
La municipalité romaine évoquait déjà depuis plusieurs mois la nécessité de mieux encadrer l’accès au site. La densité de visiteurs y favorise notamment les vols à la tire, faisant de la zone un point sensible en matière de sécurité. La mise en place d’un accès payant vise donc aussi à améliorer les conditions de visite et la protection du public.










