
Netanyahu Face Au Dilemme De L’Occupation Totale
La décision se joue maintenant. Benjamin Netanyahu s’apprête à convoquer son cabinet pour trancher l’avenir de la guerre à Gaza. Dans les couloirs du pouvoir israélien, l’heure est grave. Le Premier ministre envisage l’occupation totale du territoire palestinien.
L’information tombe après la diffusion de vidéos d’otages qualifiées de « cruelles et sans limites » par le Hamas. Netanyahu doit choisir : poursuivre le statu quo ou franchir le point de non-retour.
Aujourd’hui, l’armée israélienne contrôle déjà 75% de la bande de Gaza. Mais les derniers bastions du Hamas résistent encore. La ville de Gaza au nord, les camps de déplacés du centre de l’enclave – ces zones échappent toujours au contrôle militaire israélien.
L’enjeu est colossal. Si l’occupation totale se concrétise, les soldats israéliens devront pénétrer dans des territoires qu’ils n’ont jamais investis. Des zones où l’organisation islamiste a concentré ses dernières forces, ses dernières ressources.
Les médias israéliens révèlent que le cabinet pourrait être convoqué dès ce 5 août. Une réunion qui déterminera le sort de millions de vies. Netanyahu hésite encore. Ses conseillers débattent. L’étau se resserre autour d’une décision qui pourrait redéfinir le conflit israélo-palestinien pour les années à venir.

Les Obstacles Militaires Et Humanitaires Insurmontables
Mais cette décision se heurte à une opposition de taille. Au sein même de l’état-major israélien, les voix s’élèvent contre cette escalade. Le chef d’état-major ne mâche pas ses mots : il s’oppose catégoriquement à de telles manœuvres.
Sa position est claire et implacable. « Il faudrait des années pour détruire toutes les infrastructures du Hamas », martèle-t-il dans les réunions sécuritaires. Des années d’occupation, des années de combats urbains, des années d’enlisement.
L’ampleur de l’opération donne le vertige. Un million de Gazaouis devraient être évacués vers les camps de déplacés du sud. Un million de vies à déplacer, à reloger, à nourrir. La logistique humanitaire devient un cauchemar.
Car ces derniers bastions du Hamas ne sont pas des zones désertes. La densité de civils qui s’y trouve complique dramatiquement toute intervention militaire. Dans la ville de Gaza au nord, dans les camps de déplacés du centre, les familles palestiniennes se serrent les unes contre les autres.
Les généraux le savent : chaque immeuble peut abriter des dizaines de familles. Chaque rue peut devenir un piège mortel. L’armée israélienne devrait progresser maison par maison, quartier par quartier, sous le regard de civils terrorisés.
Cette réalité du terrain pèse lourd dans les calculs de Netanyahu. L’occupation totale promettrait des mois de combats acharnés. Et dans cette guerre d’usure, d’autres vies sont en jeu.

Le Piège Mortel Des Otages
Ces vies en jeu, ce sont d’abord celles des otages. Quarante-neuf personnes retenues par le Hamas, dont vingt-sept présumées mortes. Elles se trouvent précisément là où Netanyahu veut frapper : dans les derniers bastions de l’organisation islamiste.
La situation est d’une cruauté implacable. Les geôliers du Hamas ont reçu des instructions claires et glaçantes : « Si l’armée israélienne approche, exécutez les otages. » Pas de négociation, pas de pitié. Une sentence de mort programmée.
Cette menace n’est pas une intimidation vide. Il y a un an, six otages ont payé de leur vie cette stratégie impitoyable. Leurs corps retrouvés sans vie témoignent de la détermination du Hamas à transformer chaque captif en bouclier humain mortel.
Netanyahu le sait. Chaque char qui avancerait vers ces zones, chaque soldat qui progresserait dans les ruines de Gaza nord pourrait déclencher un massacre des innocents. Les familles des otages vivent ce cauchemar : sauver leurs proches pourrait les condamner.
Le Premier ministre se trouve face à une équation impossible. Lancer l’assaut final contre le Hamas, c’est risquer d’assassiner ceux qu’Israël tente de libérer depuis des mois. Renoncer, c’est laisser l’organisation terroriste dicter sa loi.
Dans les couloirs du pouvoir à Jérusalem, cette réalité pèse sur chaque discussion. Car derrière cette guerre de positions se cache peut-être autre chose.

Entre Tactique De Pression Et Urgence Humanitaire
Cette « autre chose », c’est peut-être un gigantesque bluff. Plusieurs analystes soupçonnent Netanyahu de jouer une partition bien plus complexe qu’il n’y paraît. L’occupation totale comme épouvantail pour contraindre le Hamas à négocier.
Car le Premier ministre n’a pas encore tranché. Cette convocation du cabinet, prévue dès ce 5 août, pourrait n’être qu’une mise en scène calculée. Une pression psychologique maximale sur une organisation terroriste acculée dans ses derniers retranchements.
Le timing n’est pas anodin. Ce même mardi 5 août, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence sur la question des otages. Les regards du monde entier convergent vers cette tragédie humaine qui dure depuis des mois.
Pendant que les diplomates débattent, la réalité humanitaire rattrape tous les calculs politiques. Deux millions et demi de Gazaouis survivent dans des conditions effroyables. Israël vient d’annoncer la reprise partielle de l’acheminement de marchandises privées : aliments pour bébés, fruits, légumes, articles d’hygiène.
Ces livraisons dérisoires face à l’ampleur du désastre révèlent l’impossible équation. Comment mener une guerre totale tout en préservant les civils ? Comment négocier avec des terroristes qui utilisent la famine comme arme ?
Netanyahu joue donc sur tous les tableaux. Brandir la menace militaire ultime tout en lâchant du lest humanitaire. Une stratégie de funambule qui pourrait déterminer l’issue de ce conflit.