Derrière son humour décapant et son énergie survoltée, Chantal Ladesou cache une blessure intime qui ne s’effacera jamais.
La comédienne, pilier du théâtre et figure populaire de la télévision, a vécu une tragédie qui a bouleversé sa vie : la perte de son fils Alix, un drame qu’elle évoque avec pudeur et émotion.
C’est en 1997 que le destin de Chantal Ladesou bascule. Son fils aîné, Alix, perd la vie dans un accident de voiture à l’âge de 21 ans, laissant sa famille anéantie. À l’époque, l’humoriste est en pleine représentation dans une pièce de boulevard intitulée Ma femme est folle. Malgré l’intensité de sa douleur, elle choisit de continuer à jouer. « Tous mes camarades ont vraiment tout fait pour que je revienne, et c’est vrai que ça m’a beaucoup aidée », confiera-t-elle plus tard. Son métier est alors devenu un refuge, un exutoire face à l’impensable.
Une souffrance qui ne s’éteint jamais
Au fil des années, Chantal Ladesou a accepté de parler de ce drame, sans jamais l’édulcorer. En 2021, sur Paris Première, elle résumait avec justesse l’ambivalence du deuil : « Je l’ai surmonté, mais je ne le supporte pas. » Chaque jour, le souvenir d’Alix l’habite, silencieusement, comme une présence invisible mais constante. La vie, la famille, la scène… tout cela lui a permis d’avancer, sans jamais refermer totalement la plaie.
Le théâtre comme thérapie vitale
Dans une interview poignante accordée à Paris Match, Chantal Ladesou confiait que le travail lui avait sauvé la vie. « Je n’avais plus de goût à rien », avoue-t-elle. Dans sa loge, les larmes coulaient encore, mais une fois sur scène, portée par l’énergie du public, elle retrouvait l’élan vital. « Je culpabilisais de laisser mon mari seul, chaque soir, face à sa douleur », reconnaît-elle aussi, révélant le poids de la culpabilité qui accompagne parfois ceux qui tentent de survivre. Le théâtre lui offrait une parenthèse d’oubli, fragile mais nécessaire.
Un amour familial plus fort que l’épreuve
Alix était né en 1975, fruit de son union avec Michel Ansault. Il était le premier d’une fratrie de trois enfants, bientôt rejoint par Clémence et Julien, aujourd’hui tous deux artistes. Si la douleur n’a jamais disparu, elle n’a pas non plus éteint l’amour. La famille a tenu bon, soudée par des liens solides, portée par une passion commune pour le spectacle vivant. Julien est devenu metteur en scène, Clémence actrice – une fierté silencieuse pour leur mère, qui les voit évoluer dans le sillage qu’elle a tracé.
Une force de résilience admirable
Aujourd’hui encore, Chantal Ladesou parle de la disparition de son fils comme d’un « tsunami ». Le mot est fort, à la mesure du choc. Mais malgré cette onde de choc, elle continue de rayonner par sa vivacité et sa présence scénique. À ses côtés, Michel Ansault reste un pilier, un compagnon fidèle dans cette traversée douloureuse. Ensemble, ils ont réinventé leur quotidien, bâtissant une vie nouvelle sans jamais effacer le passé.