Après avoir frôlé la tragédie, Kendji Girac renaît peu à peu sous le signe de l’amour, de la musique… et des couches. Père pour la seconde fois, le chanteur revient doucement sur le devant de la scène, porté par les siens et un entourage artistique solide. Une reconstruction intime, guidée par les accords de sa guitare.
À 29 ans, Kendji Girac vit une renaissance douce et pudique. Depuis la naissance de son deuxième enfant en mai 2025, l’artiste s’accorde un répit salutaire, entre vie de famille et création musicale. Interviewé par Corse Matin le 23 juillet, il confie retrouver goût à l’essentiel : « Je vis pleinement. J’ai maintenant un deuxième enfant à la maison, on revit, on retrouve la scène. »
La musique n’est jamais loin. Elle s’invite entre deux biberons, dans le calme d’une berceuse ou la tendresse d’un refrain improvisé. « J’étais tout à l’heure avec lui en train de lui chanter une berceuse. Entre deux-trois couches, je reprends vraiment plaisir à composer ma musique », confie-t-il, apaisé. L’amour du public, tout autant que celui de ses proches, l’aide à avancer : « Ce sont surtout les gens qui m’ont permis de me relever aussi vite. »
Un drame au cœur du silence
Mais ce retour à la lumière cache une blessure encore fraîche. Le 22 avril 2024, Kendji Girac est retrouvé grièvement blessé par balle dans sa caravane à Biscarrosse. Touché au thorax, il est transporté d’urgence au CHU de Bordeaux. L’affaire fait la une et alimente rumeurs et spéculations : tentative de suicide ? Conflit conjugal ?
Face au tumulte médiatique, sa compagne Soraya sort du silence. Dans Le Parisien, elle nie fermement tout geste suicidaire. Elle reconnaît toutefois les addictions du chanteur : alcool, cocaïne, et le poids d’un mal-être profond. Des démons que Kendji affronte aujourd’hui à visage découvert, avec pour armes l’amour des siens et la musique.
Une reconstruction portée par l’amitié de Vianney
Dans ce parcours de reconstruction, un allié de cœur se distingue : Vianney. L’auteur-compositeur a joué un rôle clé dans le retour artistique de son ami. Ensemble, ils signent Si seulement, un titre poignant dévoilé au printemps. Un morceau-confession où Kendji demande pardon, se livre, s’excuse.
« J’ai pu leur parler en chantant. C’est ça qui m’a permis de dire ce que j’avais sur le cœur », explique-t-il. Cette collaboration dépasse la simple musique : elle scelle une amitié indéfectible, née dans la douleur et sublimée par l’art. Vianney, discret mais toujours présent, s’impose comme un soutien silencieux mais déterminant dans la reconstruction de Kendji.
Une page tournée, une autre à écrire
Kendji Girac ne cherche pas à effacer le passé, mais à le dépasser. Entouré de ses enfants, de sa compagne et de ses proches, il reconstruit pas à pas une vie plus apaisée. Sa guitare, toujours à portée de main, devient le trait d’union entre ses blessures d’hier et ses promesses de demain.
Son retour sur scène se dessine doucement, sans précipitation mais avec détermination. Le chanteur semble avoir compris que la lumière, parfois, se rallume dans les moments les plus simples : un rire d’enfant, une mélodie partagée, une amitié fidèle.