L’humoriste Jarry traverse une zone de turbulences. Alors qu’il multiplie les projets à la télévision et au cinéma, une enquête publiée par Mediapart vient jeter une ombre sur sa réputation.
Le comédien est accusé par plusieurs témoins d’avoir eu des comportements inappropriés sur le tournage d’une série adaptée du film “Maison de retraite”. Connu pour son humour bon enfant et sa personnalité exubérante, Anthony Lambert, alias Jarry, fait face à de lourdes accusations. Selon une enquête publiée le vendredi 17 octobre par Mediapart, une quinzaine de personnes ayant travaillé sur le tournage de la série Maison de retraite décrivent un climat de malaise et de comportements déplacés.
Les témoignages, tous anonymes, évoquent des propos jugés sexistes, racistes ou humiliants, tenus par l’humoriste de 48 ans. L’un d’eux rapporte qu’un acteur noir aurait été surnommé “Kirikou”, une remarque qui aurait provoqué un silence gêné sur le plateau.
Des attitudes jugées déplacées sur le tournage
Les témoins évoquent également un comportement jugé trop familier. Certains affirment que Jarry se montrait tactile avec les jeunes acteurs, leur touchant les épaules ou les abdominaux en plaisantant sur leur musculature. Une technicienne évoque une ambiance pesante : « Tout tourne autour du sexe, ses blagues sont constantes et finissent par mettre mal à l’aise. »
Le média cite aussi des plaisanteries récurrentes autour de ce que Jarry appelait “le monstre”, en référence à ses organes génitaux, ainsi que des remarques déplacées sur la vie intime de collègues masculins.
Témoignages de tensions et d’agressivité
Certains témoignages vont plus loin, évoquant des gestes brusques et des colères disproportionnées. Un témoin affirme qu’il aurait “tapé sur la main” d’une costumière le premier jour de tournage. Une autre personne décrit un comportement “arbitraire et autoritaire”, notamment envers certaines techniciennes ou membres de la régie, citant un épisode de dispute à propos de gâteaux sans gluten.
Ces récits dressent le portrait d’un tournage tendu, où l’humour de Jarry aurait parfois dépassé les limites du respect professionnel. Plusieurs collaborateurs affirment avoir ressenti une gêne constante, voire de la peur, face à ces attitudes.
La réaction mesurée de Jarry
Contacté par Mediapart, Jarry a refusé de répondre aux questions sur ces accusations. Il a néanmoins adressé un message au média, déclarant : « J’espère vous avoir un jour dans ma salle pour comprendre ma quête de rassembler les gens, quels que soient leur sexe, religion ou couleur de peau. Le vivre-ensemble donne un sens à la vie. »
L’humoriste ne nie ni ne reconnaît les faits, préférant mettre en avant son engagement pour la tolérance et le respect, valeurs qu’il dit défendre à travers son travail.
Aucune procédure judiciaire à ce stade
L’enquête de Mediapart ne mentionne pour l’heure aucune plainte déposée contre l’humoriste. Les faits rapportés relèvent de témoignages internes à la production, sans signalement judiciaire officiel. Cette absence de procédure ne diminue pas pour autant l’impact médiatique de l’affaire, qui intervient à un moment clé pour la carrière de Jarry, actuellement en tournée et présent sur plusieurs projets télévisés.