À 70 ans passés, Didier Barbelivien n’envisage toujours pas de tirer sa révérence. Chanteur, parolier, animateur, il refuse la retraite et préfère continuer à vibrer sur scène et derrière un micro. Rencontre avec un artiste passionné qui cultive l’insolence de rester vivant, contre vents, marées et rumeurs.
Didier Barbelivien n’a rien perdu de son humour ni de sa verve. Invité de Buzz TV, il a balayé d’un trait les rumeurs morbides sur sa santé : « Certains ont carrément écrit ma nécro ! » s’amuse-t-il. Victime d’une hospitalisation récente, l’auteur de “Elle” ou “À toutes les filles” se porte aujourd’hui comme un charme. « Calmez-vous les gars ! Tout va bien », a-t-il lancé en souriant, manifestement plus amusé qu’agacé par cette macabre précipitation.
Sa vitalité est intacte, et son appétit de travail reste insatiable. À 17 ans, il écrivait déjà des chansons ; aujourd’hui, il continue par amour du métier. « J’ai pensé à la retraite… une erreur ! », confie-t-il. « Il faut que je vive cette vie de saltimbanque ».
Entre admiration et autodérision
S’il a traversé les décennies de la variété française, Didier Barbelivien n’en reste pas moins à l’écoute des artistes actuels. Et contre toute attente, il se montre enthousiaste : « Vous avez entendu Gims et Jul ? Leur morceau « Air Force Blanche », c’est le tube de l’été ! », s’extasie-t-il. Un hommage surprenant mais sincère, qui révèle un artiste ouvert, loin de tout élitisme : « J’adore les gens qui ont du succès », affirme-t-il avec chaleur.
Mais c’est en évoquant Léo Ferré qu’il livre l’un de ses coups de cœur éternels. « Avec le temps, c’est ma chanson préférée… mais évitez de l’écouter avec un Lexomyl dans le nez ! » lance-t-il dans un éclat de rire, fidèle à son goût des formules ironiques.
La radio, la scène… et pas l’ombre d’un adieu
Barbelivien poursuit son aventure radiophonique sur Europe 1, où il anime une émission à son image : libre et chaleureuse. « On ne m’impose rien. Je reçois des gens que j’aime, c’est un plaisir absolu », explique-t-il. Pour lui, ce rendez-vous n’est pas un travail, mais un prolongement naturel de sa curiosité artistique.
Côté scène, le rendez-vous est déjà pris : il sera à l’Olympia le 4 janvier prochain. Un retour dans une salle mythique qu’il connaît bien, et qui a vu défiler toutes les générations de la chanson française. Pour ses fans, l’émotion sera au rendez-vous. Et pour l’artiste, un nouveau chapitre d’une carrière qu’il n’a jamais voulu refermer.
Une longévité revendiquée
Didier Barbelivien est de ces artistes qui avancent sans nostalgie ni lassitude. Sa carrière, riche de tubes intemporels, pourrait suffire à justifier une retraite dorée. Mais l’homme préfère l’effervescence de la création à celle du repos. Il le dit clairement : « Je travaille pour le plaisir ». Et cela se voit.
À l’heure où tant d’artistes raccrochent ou se répètent, lui continue à tracer sa route avec modestie, lucidité… et une passion jamais démentie.