À l’automne, un jeune coureur de 18 ans a frôlé la mort lors d’un trail au-dessus du lac de Côme. Retrouvé en état d’hypothermie extrême, sans respiration ni battements cardiaques, il a pourtant survécu grâce à une prise en charge fulgurante. Deux mois plus tard, il raconte l’incroyable chemin parcouru.

Ce 27 septembre restera gravé dans la mémoire de Jiri Marzi. Ce jeune athlète participait au marathon trail du lac de Côme lorsque la météo, brutale et glaciale, a transformé l’épreuve en véritable piège. Les organisateurs avaient réduit le parcours en raison de la pluie et du froid, mais une erreur d’orientation a conduit le coureur de 18 ans à s’engager sur un mauvais sentier. À 2.000 mètres d’altitude, trempé et exposé aux éléments, il ne portait qu’un short et un tee-shirt.
« Je n’arrivais plus à bouger mes doigts, j’étais gelé », se souvient-il, avant de reconnaître qu’il a fini par perdre le fil des événements. Ses derniers instants conscients témoignent d’une lutte acharnée contre l’hypothermie.
Un cœur arrêté depuis plus d’une heure et demie
Son absence à un point de contrôle a heureusement alerté les organisateurs. Une équipe de secours est partie à sa recherche et a retrouvé son corps inerte, le cœur totalement arrêté depuis environ 90 minutes. Un délai normalement incompatible avec la survie. Transporté en urgence en vingt minutes à l’hôpital de Bergame, il a été immédiatement branché sur une machine ECMO, un dispositif d’oxygénation extracorporelle capable de maintenir artificiellement les fonctions vitales.
Une prise en charge lourde et un protocole extrême

Jiri Marzi est resté six jours connecté à cette machine, avant d’être transféré neuf jours en soins intensifs, puis deux semaines en service de médecine générale. Enfin, quatre semaines de rééducation ont permis de stabiliser son état et de récupérer progressivement ses forces.
Pour le docteur Luca Lorini, directeur des urgences de l’hôpital Papa Giovanni, le cas du jeune coureur reste exceptionnel mais pas inédit : « Nous réalisons ce type d’intervention deux fois par an. La survie de Jiri tient beaucoup à son jeune âge et à sa constitution robuste. »
Une remontée vers la vie
Sorti de l’hôpital la semaine dernière, l’adolescent ne présente aucune séquelle grave. Seul un léger engourdissement persiste au bout de quelques doigts, probablement lié à l’hypothermie prolongée. Un détail qui inquiète néanmoins le jeune homme, pianiste dans un lycée musical, qui a repris les cours malgré tout.
Mais pour lui, le principal est ailleurs : il sait qu’il revient de très loin. « Je n’arrive pas à comprendre comment c’est possible. C’est un miracle », confie-t-il avec émotion. Son récit est celui d’une seconde naissance, rendue possible par une chaîne de secours rapide et une force de survie peu commune.










