À une époque où la question fiscale nourrit autant la curiosité que les crispations, Michel-Edouard Leclerc a choisi de lever lui-même le voile sur ce qu’il verse réellement à l’État. À 71 ans, le visage d’E.Leclerc détaille publiquement ses impôts et expose sa vision d’une contribution assumée mais mieux orientée.

Connu pour commenter le pouvoir d’achat, Michel-Edouard Leclerc aborde cette fois sa propre fiscalité, un sujet rarement évoqué par les dirigeants de sa stature. Retiré des fonctions opérationnelles mais toujours influent, il reconnaît percevoir aujourd’hui principalement des dividendes. Il affirme gagner « quelques centaines de milliers d’euros par an », un revenu élevé qu’il explique par son implication dans les activités familiales et ses projets culturels. Cette transparence contraste avec la discrétion habituelle des grands patrons, souvent réticents à évoquer leurs contributions personnelles.
« Riche, mais pas ultra-riche » : un positionnement revendiqué

Face aux spéculations sur sa fortune, Michel-Edouard Leclerc se décrit comme un privilégié, mais loin du cercle des ultra-riches. Il rappelle que les centres E.Leclerc ne lui appartiennent pas directement. Sur franceinfo, il détaille avoir payé, en moyenne, 39 000 euros d’impôt sur la fortune immobilière et environ 270 000 euros d’impôt sur le revenu au cours des cinq dernières années. Ces montants, impressionnants pour le grand public, traduisent néanmoins une situation qu’il juge proportionnée à son rôle économique. Il assume cette charge fiscale tout en refusant d’être assimilé aux fortunes les plus colossales.
Une contribution fiscale parmi les plus élevées de France

La révélation des montants versés surprend, tant ils sont rarement explicités avec autant de précision. Selon les spécialistes interrogés, Michel-Edouard Leclerc s’acquitterait chaque année d’un impôt sur le revenu compris entre 200 000 et 250 000 euros, chiffre cohérent avec ses déclarations. S’y ajoutent environ 39 000 euros d’IFI, confirmant son statut de contribuable majeur. Pour beaucoup, ces sommes illustrent le poids fiscal des entrepreneurs influents en France, tout en soulignant la singularité d’un dirigeant prêt à en parler ouvertement. Une démarche qui tranche avec la prudence habituelle du patronat.
Un amoureux de l’art qui réinvestit massivement dans la culture

Au-delà des chiffres, Michel-Edouard Leclerc consacre une large part de sa fortune à ses passions, notamment l’art et la bande dessinée. Le Fonds Hélène et Édouard Leclerc, installé à Landerneau, témoigne de cette démarche philanthropique. Magali Picard rappelle qu’il est « le premier collectionneur privé de BD en France » et qu’il privilégie une forme de discrétion, même s’il lui arrive de voyager en jet pour ses engagements. Sa volonté de transformer son manoir familial en parc de sculptures ouvert au public illustre un choix assumé : faire de son patrimoine un espace culturel partagé.
Une vision tranchée de la fiscalité et du rôle des riches
Michel-Edouard Leclerc défend une position nuancée : il n’est pas hostile à l’impôt, mais en dénonce l’inefficacité lorsqu’il nourrit un système défaillant. Sur TF1, il critique l’idée de taxer davantage « pour mettre dans un seau percé ». Selon lui, la richesse doit être mobilisée au service de la croissance nationale, y compris par obligation si nécessaire. Il cite l’éducation, la transition énergétique ou le logement social comme priorités.










