
Un Rabbin Profère Des Menaces De Mort Contre Emmanuel Macron
La vidéo fait froid dans le dos. Le 3 août dernier, sur YouTube, le rabbin David Daniel Cohen lâche des mots terrifiants à l’encontre du président français. Dans une séquence intitulée « Rav David Daniel Cohen – La téfila de Moché Rabbénou – La fin de la France et de l’Iran », l’homme s’exprime en français avec une violence inouïe.
« Ce président français, il faut qu’il le sache. Il a tout intérêt à préparer son cercueil », déclare-t-il face caméra. Les mots claquent comme des gifles. Le rabbin ne s’arrête pas là. Il invoque l’Histoire pour mieux menacer : « Ce monsieur qui dirige la France, a exprimé son antisémitisme profond à travers cela (…) Il aura la même fin que Titus. »
La référence glaçante à l’empereur romain qui prit Jérusalem et ordonna la destruction du second temple de Salomon résonne comme une malédiction. Titus mourut brutalement à 41 ans, terrassé par la maladie selon les historiens.
Le rabbin poursuit sa diatribe haineuse : « Dieu va lui montrer ce que ça veut dire vouloir être aussi effronté et vouloir avoir des déclarations contre Dieu qui a dit que cette terre sera donnée au peuple d’Israël. » Ces menaces interviennent alors qu’Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître un État palestinien.

La Justice Saisie, Une Enquête Immédiatement Ouverte
La réaction ne se fait pas attendre. Face à ces menaces explicites, la machine judiciaire se met immédiatement en branle. « Ces propos ne sont pas acceptables », tranche le ministère de l’Intérieur dans une déclaration ferme à BFMTV.
Beauvau frappe fort. Le ministère annonce saisir la justice par un double mécanisme : un signalement Pharos et l’utilisation de l’article 40 du code de procédure pénale. Cette procédure d’urgence permet aux autorités de déclencher immédiatement une enquête judiciaire.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, n’hésite pas une seconde. Ses services transmettent le dossier au parquet compétent dans les heures qui suivent la découverte de la vidéo. La gravité des faits impose une célérité exemplaire.
Le parquet confirme à l’AFP : une enquête a été ouverte « concernant des menaces de mort à l’encontre du président de la République ». Les termes juridiques sont sans appel. Les menaces proférées par le rabbin David Daniel Cohen contre Emmanuel Macron tombent sous le coup de la loi pénale.
Cette réactivité institutionnelle révèle l’ampleur du choc provoqué par cette vidéo. Les autorités prennent au sérieux chaque menace visant le chef de l’État, particulièrement dans un contexte géopolitique tendu où les positions françaises sur le conflit israélo-palestinien alimentent les passions.

Des Propos Haineux Qui Visent Aussi Les Palestiniens
Ce contexte géopolitique tendu révèle toute sa dimension quand le rabbin David Daniel Cohen étend ses attaques. Ses menaces contre Emmanuel Macron ne constituent que la pointe de l’iceberg d’un discours radical plus large.
Les Palestiniens deviennent ses cibles suivantes. Dans la même vidéo, il les qualifie avec mépris de « nomades de passage qui se sont installés là », en référence à Gaza. Ces mots traduisent une négation totale de leur légitimité historique sur cette terre.
Puis viennent les injonctions directes. « Je leur conseille vivement de se dépêcher de faire leurs bagages et de s’en aller, parce qu’ils ne pourront pas rester dans cette terre-là quoi qu’il arrive », lance-t-il avec une assurance glaçante. L’ultimatum est clair : les Palestiniens doivent partir.
Cette escalade verbale trouve son origine dans l’annonce d’Emmanuel Macron de reconnaître un État palestinien. Pour le rabbin, cette position présidentielle constitue une provocation divine. « Dieu va lui montrer ce que ça veut dire vouloir être aussi effronté et vouloir avoir des déclarations contre Dieu qui a dit que cette terre sera donnée au peuple d’Israël », prophétise-t-il.
Le discours révèle ainsi sa cohérence interne : les menaces contre le président français et les attaques contre les Palestiniens s’articulent autour d’une même vision radicale. Une vision qui refuse toute solution diplomatique au conflit et prône l’exclusion totale de l’autre.

Le Grand Rabbin De France Prend Ses Distances
Cette dérive radicale ne passe pas inaperçue au sein de la communauté juive française. Les propos de David Daniel Cohen provoquent une réaction immédiate et ferme de l’institution rabbinique officielle.
Haïm Korsia, le Grand Rabbin de France, sort de son silence sur X. Ses mots sont sans ambiguïté : il condamne des « propos abjects et intolérables ». Cette qualification tranchante marque une frontière nette entre la position officielle et les déclarations du rabbin controversé.
Mais la condamnation ne s’arrête pas là. Le Grand Rabbin tient à clarifier un point crucial : « Je tiens à préciser qu’il n’a jamais exercé de fonction rabbinique en France, qu’il n’a pas été formé ni n’est diplômé de l’école rabbinique de France ». Ces précisions visent à établir une distance institutionnelle claire.
L’enjeu est de taille pour la communauté. David Daniel Cohen ne représente aucune autorité rabbinique reconnue en France. Ses propos engagent uniquement sa personne, pas l’ensemble des juifs français. Cette mise au point devient essentielle face à l’ampleur médiatique de ses déclarations.
Le désaveu officiel sonne comme une excommunication symbolique. En quelques lignes, Haïm Korsia isole complètement l’auteur des menaces. Une manière de protéger la communauté des retombées d’un discours qu’elle récuse totalement.
Cette prise de distance institutionnelle laisse désormais David Daniel Cohen seul face à la justice française.