Choisir la bonne puissance électrique semble anodin, mais ce réglage conditionne une part importante de la facture annuelle.

Des milliers de foyers paient chaque année pour une puissance qu’ils n’utilisent jamais, faute d’avoir ajusté correctement leur compteur Linky. La puissance d’un compteur électrique s’exprime en kilovoltampères (kVA). Elle détermine le nombre d’appareils pouvant fonctionner simultanément sans provoquer de disjonction. Les paliers les plus courants — 3, 6, 9 ou 12 kVA — couvrent des profils de consommation très variés.
Un studio équipé d’appareils peu gourmands se contente généralement de 3 kVA, tandis qu’une grande maison chauffée à l’électricité requiert 9 ou 12 kVA. Mais beaucoup de ménages préfèrent surdimensionner leur abonnement par crainte de coupures, un choix qui entraîne des dépenses invisibles.
Des kVA inutiles qui coûtent chaque année au foyer

Chaque kilovoltampère souscrit en trop représente environ 15 euros gaspillés par an, une dépense que la majorité des foyers ne remarque jamais. Trois kVA superflus équivalent ainsi à 45 euros par an, soit 450 euros sur dix ans pour une puissance qui n’a jamais servi.
Le phénomène est si répandu que des millions de consommateurs paient un abonnement calibré bien au-delà de leurs besoins réels, simplement par précaution ou méconnaissance du fonctionnement du compteur Linky.
Factures de régularisation : des écarts parfois très importants
La mauvaise calibration entraîne également des régularisations parfois salées en fin d’année. Les fournisseurs comparent alors les estimations mensuelles à la consommation réelle enregistrée par le Linky.
Si la puissance souscrite a été largement surestimée, le client paie tout au long de l’année pour un niveau qu’il n’a jamais atteint. À l’inverse, une puissance trop faible déclenche des disjonctions répétées, notamment en hiver lorsque le chauffage, l’éclairage et les appareils électriques fonctionnent en même temps.
Comment identifier sa puissance idéale sans erreur ?

Le dimensionnement correct dépend des usages réels du foyer. Pour cela, un diagnostic repose sur l’analyse des pics de consommation durant les mois les plus froids, période où les appareils sollicitent le plus le réseau domestique.
La puissance optimale correspond à la demande maximale enregistrée, majorée d’une petite marge pour absorber les usages exceptionnels. Ce calcul évite autant les coupures que les abonnements inutilement chers.
Un outil qui s’appuie sur les données Linky pour ajuster la puissance
Depuis 2024, certains fournisseurs se basent sur les informations récoltées par les compteurs Linky afin d’établir une analyse fine des besoins. Le dispositif examine notamment les puissances réellement atteintes durant l’hiver, lorsque les consommations culminent.
L’accès aux données nécessite l’accord explicite du client, mais une fois activée, l’étude permet de proposer une puissance ajustée, plus cohérente avec l’usage quotidien tout en évitant les marges exagérées.










