Francis Lalanne n’a jamais cédé aux conventions. Et aujourd’hui encore, c’est avec la même intensité qu’il évoque son combat contre la maladie, entre confidences bouleversantes et refus assumé des protocoles traditionnels.
C’est les yeux dans les yeux que Francis Lalanne a lâché le mot qu’il redoutait : “cancer”. Invité dans l’émission de Jordan de Luxe, le chanteur de 66 ans s’est confié pour la première fois sur cette bataille silencieuse. Amaigri de 35 kilos, l’artiste a choisi d’aborder sa rémission avec une franchise désarmante. “Je n’ai pas suivi de traitement traditionnel”, a-t-il déclaré. “J’ai refusé la chimio. Je me suis soigné autrement”. Une démarche radicale, qu’il qualifie lui-même de “non autorisée en France”, et dont il ne souhaite pas dévoiler les détails.
Cette position anticonformiste face à la maladie, à l’image de toute sa carrière, confirme une nouvelle fois que Francis Lalanne reste fidèle à lui-même, même lorsqu’il s’agit de sa santé. Sans détour, il ajoute que l’humoriste Dieudonné l’a aidé dans ce chemin difficile, non pas par un traitement, mais par le rire : “Son sketch sur le cancer m’a permis d’en rire. Ça m’a fait du bien.” Un aveu sincère, loin de tout filtre médiatique.
Le poids d’un parcours engagé
Depuis les années 80, Francis Lalanne incarne une voix à part dans la chanson française. Poète à fleur de peau, chanteur à textes, et indocile chroniqueur du monde, il s’est toujours démarqué par son refus d’obéir aux standards. Sa musique, souvent teintée de lyrisme et de messages humanistes, a laissé une empreinte forte dans le paysage musical, mais c’est par ses prises de position que le public l’a redécouvert ces dernières années.
Figure visible du mouvement des Gilets jaunes en 2018, il se transforme en porte-voix d’un peuple qu’il juge méprisé. Ses tribunes, ses apparitions médiatiques, son engagement politique, tout témoigne d’un besoin irrépressible de dénoncer, d’alerter, de résister. Quitte à en payer le prix.
En 2021, il s’illustre une nouvelle fois en refusant le masque à la télévision, en s’opposant à la vaccination obligatoire, et en publiant une lettre ouverte virulente contre Emmanuel Macron. Autant de gestes qui l’ont éloigné des plateaux et des micros, mais jamais de ses convictions.
Une rémission… et une nouvelle provocation ?
Si Francis Lalanne n’a jamais couru après la popularité, il continue de fasciner par ses positions tranchées. Ce nouveau témoignage sur sa santé en est un parfait exemple : refus des traitements classiques, mystère sur les méthodes alternatives, et foi absolue dans une voie personnelle. Il ne cherche pas l’unanimité, encore moins l’approbation. “Je n’ai pas le droit d’en parler”, dit-il, presque comme un défi aux institutions.
Sa parole n’en finit pas de diviser, mais elle reste d’une rare authenticité. Dans un paysage artistique souvent lissé, Lalanne impose sa dissonance, parfois dérangeante, mais toujours sincère. Face à la maladie, comme face au pouvoir, il reste cet éternel indompté qui préfère l’étrangeté de la marge à la tranquillité du consensus.