
L’Annonce Choc D’Un Doublement Des Franchises Médicales
L’été 2025 restera marqué par cette décision prise dans l’ombre des vacances. Pendant que les Français se détendent sur les plages, le gouvernement transmet discrètement début août ses projets de décrets aux caisses de Sécurité sociale. L’objectif ? Doubler les franchises médicales et faire payer davantage les patients.
La méthode frappe par sa discrétion. Aucune annonce fracassante, aucun débat public. Les décrets filent directement vers les organismes de Sécurité sociale, prêts à bouleverser le quotidien de millions de malades. L’entrée en vigueur est programmée dès l’automne pour certaines mesures, au plus tard début 2026 pour l’ensemble.
Derrière cette réforme se cache un enjeu financier colossal. Le ministère de la Santé table sur 2 milliards d’euros d’économies grâce à ces nouveaux prélèvements sur les patients. Une somme qui représente autant de moins dans les poches des usagers, contraints de payer davantage pour leurs soins quotidiens.
« Les vacances n’ont pas freiné les annonces impopulaires », résume parfaitement la situation. Cette stratégie estivale révèle une volonté de minimiser les remous politiques. Mais les montants en jeu promettent des répercussions bien réelles sur le portefeuille des malades dès les premiers mois de 2026.

Des Tarifs Qui Flambent : Ce Que Vous Allez Payer En Plus
Ces répercussions sur le portefeuille prennent une dimension concrète quand on décortique les nouveaux tarifs. Les chiffres donnent le vertige. Les plafonds annuels explosent littéralement, passant de 50 à 100 euros par an. Un doublement pur et simple qui frappe tous les patients.
Chaque geste médical coûte désormais plus cher. Une boîte de médicaments passe de 1 à 2 euros de franchise. La consultation chez le généraliste grimpe de 2 à 4 ou 5 euros. Mais c’est sur les transports sanitaires que la facture flambe : de 8 euros, elle bondit à 16 euros. Le double à chaque déplacement.
La pilule est d’autant plus amère que ces montants ne seront pas remboursés par les mutuelles. Chaque euro sort directement de la poche des malades. France Assos Santé martèle l’inégalité criante de cette mesure : « Quand le gouvernement dit : Ce n’est pas cher, c’est vrai pour quelqu’un qui gagne 6 000 € par mois. Mais pas pour un patient avec une retraite de 1 200 € ».
Ces nouveaux tarifs transforment chaque acte médical en équation financière. Le ministre Yannick Neuder justifie cette hausse par la nécessité de « faire prendre conscience que la santé a un coût ». Une conscience qui risque de peser lourd sur les plus fragiles.

La Colère Monte : « Une Odieuse Attaque Contre Les Malades »
Cette justification ministérielle fait bondir les syndicats et associations. La colère gronde dans tout le secteur de la santé. L’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) ne mâche pas ses mots et dénonce « une odieuse attaque contre les malades ». Le verdict tombe sans appel : « ce sont les malades qui vont trinquer ».
La fausse « responsabilisation qui aggrave les inégalités » fait particulièrement réagir. Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, pointe du doigt la méthode autant que le fond : « C’est un véritable passage en force, en plein cœur de l’été, sans concertation ni débat public. La méthode est brutale, le fond est révoltant ».
L’extension inattendue à l’ensemble des franchises médicales a pris de court les associations d’usagers. Si le relèvement des plafonds était attendu depuis l’annonce de Catherine Vautrin le 15 juillet, cette amplification surprend et inquiète.
Même les pharmaciens redoutent les tensions. La Fédération des pharmaciens juge problématique l’idée d’un recouvrement des franchises directement au comptoir. Elle craint des conflits avec les patients, déjà échaudés par ces hausses.
Cette levée de boucliers généralisée dessine les contours d’une rentrée particulièrement houleuse dans le secteur de la santé.

Vers Une Rentrée Sous Tension Dans Les Hôpitaux
Cette colère généralisée se concrétise déjà par des actions. À l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), les syndicats CGT, FO, CFTC et Unsa sonnent la mobilisation. Le calendrier est fixé : assemblées générales dès le 25 août, en vue d’une grève unitaire à la rentrée.
La mesure sur les franchises s’ajoute aux motifs de mobilisation déjà nombreux dans les hôpitaux parisiens. Les soignants voient rouge face à cette nouvelle ponction sur les patients les plus fragiles. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », confient plusieurs délégués syndicaux.
Les associations ne restent pas les bras croisés et proposent des alternatives. Plutôt que de ponctionner les malades, elles suggèrent de surtaxer l’alcool, le tabac ou les produits ultra-transformés. Des pistes jugées « plus équitables » que ce doublement brutal des franchises.
Cette bataille de la rentrée s’annonce particulièrement rude. D’un côté, un gouvernement qui mise sur 2 milliards d’économies rapides. De l’autre, un front uni de soignants et d’usagers déterminés à faire plier l’exécutif.
La question reste entière : ces voix d’opposition seront-elles entendues ? Les prochaines semaines promettent d’être décisives pour l’avenir du système de santé français.