Derrière les visages familiers du petit écran se cachent parfois des histoires intimes, des choix identitaires et des hommages silencieux.
Faustine Bollaert, figure incontournable de France 2, a elle aussi décidé un jour de changer de nom. Un acte profondément personnel, lié à une disparition marquante et à un besoin viscéral d’appartenance.
Dans le monde des médias, changer de nom est une pratique aussi ancienne que la télévision elle-même. Certains le font pour se démarquer, d’autres pour éviter les confusions. C’est le cas de Raymond Aabou, le chroniqueur emblématique de Touche Pas à Mon Poste, qui se prénomme en réalité Cyril. Impossible pour Cyril Hanouna, déjà figure centrale du programme, de partager son prénom avec un membre de son équipe. Raymond s’est donc imposé comme une évidence… ou une nécessité.
Derrière les projecteurs, de vraies identités
Ce camouflage volontaire de l’identité touche d’autres grandes figures du paysage audiovisuel français. Arthur, de son vrai nom Jacques Essebag, a préféré un nom court, efficace, aux sonorités internationales. Karine Le Marchand est née Mfayokurera, nom plus rare, qu’elle a choisi de ne pas conserver dans sa carrière médiatique. Quant à Julien Courbet, son vrai prénom est Frédéric, mais il a changé à ses débuts, car un autre Julien sévissait déjà à la radio. Des décisions souvent stratégiques, parfois affectives, mais toujours révélatrices de parcours singuliers.
Faustine Bollaert, un choix du cœur
Pour Faustine Bollaert, ce n’est ni un choix marketing, ni un caprice d’image. Elle est née Faustine Farraggi, du nom de son père, une branche familiale qu’elle a peu connue. Sur les ondes de France Bleu, elle confie que cette distance s’est imposée très tôt dans sa vie : “Ils ont disparu très vite et très tôt.” Le tournant vient avec la perte de son grand-père, Stéphane Bollaert. “Il était le premier homme de ma vie, à part mon père”, dit-elle avec émotion. C’est ce décès qui a déclenché en elle le besoin de porter un nom qui fasse sens, qui la relie profondément à une lignée affective.
Appartenir à une tribu, ancrer ses racines
Reprendre le nom Bollaert, c’est aussi revendiquer une appartenance. “Il y a un ‘clan Bollaert’ dans notre fief en Bretagne, avec plein de cousins, et j’avais envie d’appartenir à cette tribu-là”, explique-t-elle. Une démarche presque initiatique pour l’animatrice, un retour aux racines et un ancrage dans une histoire familiale plus solide, plus réconfortante. Elle ne renie pas ses origines paternelles, mais choisit d’embrasser pleinement une lignée qui la nourrit encore aujourd’hui.
Une histoire de transmission et de passion
Le nom Bollaert n’est pas anodin dans la région des Hauts-de-France. Faustine Bollaert est en réalité l’arrière-petite-nièce de Félix Bollaert, figure emblématique de la Compagnie des mines de Lens, à qui l’on doit le nom du célèbre stade de football. Une coïncidence pleine de sens pour l’animatrice, mère de deux enfants, Abbie et Peter. Elle confie vouloir les emmener un jour dans les coulisses du stade, entendre Les Corons résonner dans les tribunes, partager ce pan d’histoire. Un projet personnel et symbolique qui relie passé, présent et transmission.
Aujourd’hui, Faustine porte sur ses papiers d’identité plusieurs noms, selon les circonstances. Celui de naissance, celui de sa famille maternelle, celui de son mari – le romancier Maxime Chattam – et bien sûr, son nom de scène. “J’ai au moins quatre ou cinq noms que je peux utiliser en fonction des situations”, dit-elle avec un sourire amusé. Derrière cette multiplicité, une richesse identitaire assumée, entre souvenirs, amour, et choix de femme libre.