Longtemps considéré comme l’allié naturel d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal a fini par prendre ses distances après la dissolution de 2024.

Cette décision, qui l’a profondément ébranlé, a ouvert une fracture politique durable entre les deux hommes, tout en alimentant les spéculations sur une mise à l’écart calculée du jeune ministre en pleine ascension.
Le 6 octobre, sur le plateau du 20 Heures de TF1, Gabriel Attal n’a pas cherché à masquer son désarroi. En affirmant ne plus comprendre les choix d’Emmanuel Macron, il officialise une prise de distance déjà perceptible depuis plus d’un an. L’ancien Premier ministre n’a jamais digéré la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, annoncée le 9 juin 2024 après les européennes. Pour certains observateurs, cette décision visait aussi à freiner une ascension jugée trop rapide, comme l’évoque un article du Point. La journaliste Mathilde Siraud évoque même la crainte d’un scénario à la Chirac-Sarkozy, où un jeune ambitieux détourne progressivement la lumière et occupe le terrain politique.

Une dissolution perçue comme un acte politique ciblé
Dans les colonnes du Point, la spécialiste note que Gabriel Attal, depuis Matignon, s’imposait comme un potentiel successeur dont l’influence allait croissante. Une source importante de l’Élysée confirme cette impression : « Attal était en train de l’effacer. Il fallait faire quelque chose. » Pour le président, la dissolution aurait donc aussi été une manière de reprendre l’avantage. Et pour Gabriel Attal, un séisme. Il confiera plus tard avoir été « profondément sonné », expliquant combien il avait peiné à retrouver sa place après son départ de Matignon. À Paris Match comme à France Inter, il répétera son incompréhension face à cette décision qu’il juge personnellement et politiquement déstabilisante.
Une nouvelle stratégie pour renouer avec le premier plan

Pour réapparaître dans le débat public, Gabriel Attal a choisi une voie différente : la méthode de la négociation. Souhaitant se démarquer du fonctionnement présidentiel, il propose une médiation indépendante des partis politiques, estimant que les discussions pilotées depuis l’Élysée n’ont jamais permis d’avancées concrètes. À 36 ans, et déjà cité parmi les potentiels candidats pour 2027, il tente ainsi de réaffirmer son rôle dans une majorité fracturée.
Des retrouvailles sous tension à l’Élysée
Après plus d’un an de distance, Attal et Macron se sont retrouvés lors d’une réunion à l’Élysée rassemblant les chefs de partis. Selon le JDD, une discussion privée aurait suivi cette rencontre. Le président aurait demandé à son ancien Premier ministre comment il “voyait les choses”, signe que le dialogue, bien que fragile, n’est peut-être pas totalement rompu.










