Dix jours après la disparition d’Agathe Hilairet, l’angoisse ne faiblit pas. Sa famille, ses proches et l’opinion publique restent suspendus à l’espoir, alors que la joggeuse de 28 ans s’est volatilisée sans laisser de trace après un simple footing matinal dans la Vienne. Les hypothèses les plus sombres émergent désormais.
Le 10 avril 2025, Agathe Hilairet quittait le domicile familial à Vivonne pour une course matinale. Depuis, plus aucun signe de vie. En quelques heures, ce qui devait être un simple moment de sport s’est transformé en cauchemar pour ses proches. Les jours passent, les pistes se multiplient, mais la jeune femme demeure introuvable. Cette disparition inexpliquée, au cœur d’une région paisible, secoue toute la France.
Une enquête élargie à l’enlèvement et à la séquestration
Une semaine après la disparition, le parquet de Poitiers a ouvert une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration contre X ». Un tournant judiciaire majeur qui confirme la gravité de la situation. Bien que les recherches physiques dans la commune de Vivonne aient été interrompues, les investigations continuent à un niveau plus large. Les enquêteurs explorent désormais toutes les pistes, y compris les plus anciennes.
L’ombre de l’affaire Daval plane
Ce fait divers dramatique a ravivé un souvenir encore brûlant : celui de la mort d’Alexia Daval. Le point commun ? Le sport. Alexia, comme Agathe, avait disparu après un footing. Dans le cas Daval, son mari avait mis en scène un mensonge glaçant pour faire croire à un meurtre commis par un prédateur opportuniste. Un parallèle glaçant qui trouble les enquêteurs et les experts.
Un “schéma criminel” déjà éprouvé
L’émission Affaire suivante sur BFMTV a rappelé que Jonathann Daval avait construit une mise en scène élaborée pour détourner les soupçons. Un scénario qui évoque celui redouté aujourd’hui par les proches d’Agathe Hilairet. Le profil du “prédateur opportuniste”, que Daval avait inventé pour masquer son crime, pourrait-il cette fois être bien réel ? Cette hypothèse est désormais examinée avec le plus grand sérieux.
Le nom d’Agathe Hilairet vient tristement s’ajouter à une liste déjà longue. Entre 2005 et 2017, onze femmes ont été tuées pendant leur jogging, parmi lesquelles Nelly Crémel, Martine Jung, Caroline Marcel, ou encore Marie-Christine Hodeau. Ces affaires similaires dressent un constat alarmant : le jogging, activité pourtant anodine, devient un contexte propice aux violences.
Les joggeuses, cibles vulnérables ?
Selon des journalistes de BFM et du Parisien, les joggeuses constitueraient un profil “intéressant” pour certains prédateurs, en raison de leur isolement, de leur concentration sur l’effort, et de la régularité de leurs trajets. Le parallèle est saisissant, et accentue l’inquiétude au sein de la communauté des coureurs.
D’après les données les plus récentes de l’Observatoire du running, 15 % des joggeuses se disent inquiètes lorsqu’elles courent seules. Un chiffre en hausse, nourri par les témoignages de femmes agressées ou suivies, comme Géraldine, qui a confié à Marie France avoir été victime d’une agression sexuelle pendant un entraînement. Une peur diffuse qui devient aujourd’hui une réalité insupportable.