Dans l’Oise, la décision a surpris autant qu’elle a divisé. À Avrechy, le curé du village a choisi de ne pas accueillir la crèche et la messe de l’Avent cette année, rompant avec la tradition locale.

En cause : l’organisateur de ces festivités, également candidat aux élections municipales de 2026. Une situation que le père Jean-Frédéric Plateaux juge incompatible avec la neutralité de l’Église.
Pour le curé, la ligne est claire : pas question que l’église devienne, même involontairement, un espace d’influence électorale. Il rappelle qu’il n’est plus d’usage d’organiser des messes en semaine et ne souhaite pas transformer une exception en habitude. Quant à la proposition d’une messe le 24 au soir, l’horaire fixé ne lui convenait pas.

Mais c’est surtout la situation personnelle de Jean-Charles Lefèvre, organisateur de la crèche et candidat déclaré à la mairie, qui pose problème. “La proximité des élections et la particularité de la situation publique connue posent problème”, confie le père Plateaux. Pour lui, cette double casquette risque d’être « mal interprétée » par les habitants et pourrait laisser croire à une forme de récupération religieuse.
Jean-Charles Lefèvre dénonce une confusion injuste

Opposant municipal et ancien premier adjoint, Jean-Charles Lefèvre assure qu’il est prêt à se retirer de l’organisation pour dissiper tout soupçon. Il dit regretter que sa foi puisse être vue comme un obstacle : « Si on ne peut plus être élu et chrétien, c’est dommage », explique-t-il. Selon lui, les événements prévus relevaient uniquement de la tradition paroissiale et n’avaient aucune visée politique.
Il a saisi l’évêque du diocèse, espérant infléchir la décision du curé. Mais une chose demeure : pour les uns comme pour les autres, le mélange entre engagement civique et vie religieuse reste un terrain sensible.
L’Église veut rester neutre dans le débat municipal

Le père Plateaux insiste : « On ne peut pas jouer sur deux tableaux ». Il rappelle que l’église doit rester un lieu accessible à tous, indépendamment des affiliations politiques : « L’église est au milieu du village pour tout le monde », qu’ils soutiennent la maire actuelle ou son opposant.
À quelques mois du scrutin municipal, cette prudence s’apparente pour lui à une protection indispensable : éviter qu’une célébration religieuse soit perçue comme une caution implicite à un candidat.










