Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine disparue depuis décembre 2020, continue de bouleverser l’opinion. Entre les mots glaçants de son fils, les doutes persistants autour du corps introuvable et les fausses pistes à répétition, l’affaire mêle émotion, mystère et quête de vérité.
Dans une déclaration aussi poignante que redoutable, le jeune Louis, fils aîné de Cédric et Delphine Jubillar, a déclaré devant les juges : “Je suis sûr que c’est papa, je ne vois pas qui d’autre aurait pu faire du mal à maman.” Ces mots, empreints d’une gravité rare, ont provoqué un silence lourd dans la salle d’audience. Pour l’avocat des enfants, Maître Boguet, cette phrase “dit tout”. “Cédric Jubillar n’est pas Charles Ingalls. On détecte les traits d’une action dominatrice”, a-t-il ajouté, dressant le portrait d’un père autoritaire et imprévisible.
Mais malgré ce témoignage bouleversant, aucune preuve matérielle irréfutable ne vient étayer l’accusation. L’absence du corps de Delphine reste le principal obstacle à la manifestation de la vérité. Cette incertitude maintient l’affaire dans une zone grise, où le doute coexiste avec les soupçons les plus sombres.
Une plaidoirie sous haute tension
“Comme mes confrères, je veux vous apporter des explications qui rendent cohérent ce qu’il s’est joué la nuit du 15 décembre”, a plaidé Me Boguet, se posant en porte-voix de trois absents : “Delphine, Louis et Elyah.” Son objectif : reconstituer une nuit tragique sans aveux ni corps. Car Cédric Jubillar, malgré des incohérences dans son récit et des témoignages évoquant des accès de colère, n’a jamais reconnu le meurtre de son épouse.
Le pénaliste insiste : il faut écouter “les voix qui demandent justice”, tout en admettant la difficulté de juger sans éléments matériels. En toile de fond, l’espoir que de nouvelles découvertes puissent un jour briser le silence du mystère, comme cela s’est produit dans d’autres affaires tragiques, tel le cas du petit Émile dont le crâne avait été retrouvé fortuitement.
Les recherches désespérées pour retrouver Delphine
Depuis plus de quatre ans, les proches et anonymes n’ont cessé d’explorer le Tarn à la recherche du corps de Delphine Jubillar. En 2022, une vingtaine de volontaires s’étaient retrouvés sur le parking du cimetière de Saint-Dalmaze, déterminés à fouiller les environs. “Amenez la pelle !” avaient-ils lancé, persuadés d’avoir trouvé un indice. Mais ce nouvel espoir s’est révélé être, une fois encore, une fausse alerte.
L’un des bénévoles, Jérôme, confiait alors : “On peut toujours passer à côté de quelque chose.” Une phrase qui résume l’impuissance de ces battues citoyennes, où l’espoir se mêle à la frustration et au doute. Les recherches continuent, méthodiques, souvent alimentées par des intuitions, parfois par des pistes de médiums, dans une atmosphère de plus en plus désespérée.
Des pistes multiples, des résultats nuls
Parmi les volontaires, certains comme Stéphane, originaire de Graulhet, ont consacré des week-ends entiers à arpenter les bois et les vallons autour de Cagnac-les-Mines. À une époque, ils avaient même exploré un site désigné par un voyant allemand, situé entre le cimetière et le chemin de Saint-Quentin. Mais cette piste, comme tant d’autres, n’a rien donné. Les espoirs de retrouver le corps s’amenuisent avec le temps, et chaque recherche infructueuse renforce la crainte que la vérité ne soit jamais pleinement connue.
À ce jour, Cédric Jubillar demeure présumé innocent. Aucun élément matériel décisif ne permet d’établir sa culpabilité, et le principe fondamental du droit reste de son côté. Pourtant, les témoignages, les tensions au sein du couple, et les mots bouleversants de son fils dressent un tableau lourdement à charge.