Alors que les cloches de Rome résonnent pour saluer le départ du pape François, une autre question se profile discrètement au Vatican : qui lui succédera ?
Si le deuil occupe les cœurs, l’Église prépare déjà la prochaine étape de sa mission, entre rites millénaires et humilité héritée de celui que l’on appelait “le pape des pauvres”.
La mort du pape François, survenue lundi à l’âge de 88 ans, a déclenché l’ouverture d’un temps de recueillement et de transition, au cours duquel l’Église catholique va organiser l’élection de son nouveau souverain pontife. Contrairement à n’importe quel poste à responsabilité, on ne devient pas pape par candidature, mais par élection lors d’un conclave secret. Celui-ci devra réunir 135 cardinaux électeurs dans la chapelle Sixtine. La date précise n’est pas encore fixée, mais selon les règles canoniques, le conclave doit débuter entre le 15ᵉ et le 20ᵉ jour après le décès, soit entre le 5 et le 10 mai.
Un pontificat enraciné dans la modestie
Issu d’une famille d’immigrés italiens en Argentine, Jorge Mario Bergoglio avait été élu en 2013, à la suite de la renonciation historique de Benoît XVI. Dès le début, le cardinal jésuite avait marqué les esprits en choisissant le nom de François, en référence à saint François d’Assise, symbole de pauvreté et de dévotion. Ce geste inaugural annonçait un pontificat tourné vers les plus démunis, loin du faste romain. Son origine modeste n’a jamais cessé d’inspirer ses décisions, souvent en rupture avec les codes vaticans.
Un pape sans salaire… mais jamais sans soutien
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer pour un poste aussi prestigieux, le pape François ne percevait aucun salaire. Il l’avait lui-même confirmé dans une interview : « Je ne gagne rien. Rien du tout. Ils me nourrissent et quand j’ai besoin de quelque chose, je leur demande. » Ce choix, loin d’être symbolique, reflétait sa volonté de ne jamais faire du Vatican un lieu de privilèges personnels. Le Saint-Siège pourvoit à tous les besoins matériels du pape, qui n’a donc ni revenu ni dépenses personnelles.
Le choix de la simplicité jusque dans sa résidence
Dès son élection, Jorge Mario Bergoglio avait surpris en refusant l’appartement pontifical du Palais apostolique, jugé trop luxueux. Il préféra s’installer dans la résidence Sainte-Marthe, un bâtiment plus modeste, où vivent également des membres du clergé et des visiteurs. Ce choix, hautement symbolique, incarnait son souci d’égalité et de proximité. Il a ainsi toujours tenté de réduire la distance entre le Vatican et les fidèles.
Des dons transformés en actions concrètes
Le pape François n’acceptait jamais les cadeaux sans une finalité solidaire. Lorsqu’on lui offrit une Lamborghini en 2018, il la revendit pour 715 000 euros, intégralement reversés à des associations caritatives. Ce n’était pas un geste isolé, mais une ligne de conduite assumée : transformer les marques de prestige en ressources pour les autres. Par contraste, son prédécesseur Benoît XVI avait tiré environ cinq millions d’euros de ses droits d’auteur sur « Jésus de Nazareth ».
Un adieu empreint de spiritualité et de discrétion
Les obsèques du pape François auront lieu samedi matin sur la place Saint-Pierre. Son corps sera ensuite transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure, conformément à ses dernières volontés. Ce sanctuaire dédié à la Vierge, au cœur de Rome, incarne la piété mariale à laquelle il était profondément attaché. Durant cette période d’interrègne, c’est le cardinal Kevin Farrell qui assure la fonction de camérier, chargé des affaires courantes du Saint-Siège jusqu’à l’élection du prochain pape.