Le Vatican est en deuil. Le pape François, figure emblématique de l’Église catholique, s’est éteint ce lundi de Pâques à l’âge de 88 ans.
Ce décès survient après plusieurs semaines de rumeurs préoccupantes sur son état de santé, malgré ses apparitions récentes devant les fidèles. L’heure est désormais au recueillement et à la transition.
Depuis plusieurs mois, les signaux d’alerte concernant la santé du pape François se multipliaient. Déjà hospitalisé en février pour une bronchite, il avait dû renoncer à plusieurs obligations officielles, notamment à la lecture de sa catéchèse du mercredi, évoquant alors des difficultés respiratoires. Ces absences inhabituelles avaient alimenté les spéculations sur une possible aggravation de son état. Finalement, ce lundi 21 avril, à 7h35 du matin, le Vatican a officialisé son décès, plongeant des millions de fidèles dans la tristesse.
Un parcours guidé par l’humilité et la foi
Né à Buenos Aires en 1936, Jorge Mario Bergoglio a embrassé la prêtrise en 1969. Devenu provincial des jésuites, puis archevêque de Buenos Aires, il gravit les échelons avec modestie mais fermeté. En 2013, à la suite de la démission de Benoît XVI, il est élu pape et devient le premier souverain pontife originaire d’Amérique latine. Très vite, il impose un style pastoral direct, souvent en rupture avec les usages protocolaires du Vatican. Il refuse la résidence pontificale et privilégie la simplicité, tant dans ses habits que dans ses discours.
Une voix forte pour les exclus et les oubliés
Le pape François restera dans les mémoires pour son engagement inlassable en faveur des plus vulnérables, des réfugiés, des pauvres et des exclus. Dans un monde en crise, il a cherché à rendre l’Église plus ouverte et plus humaine, appelant sans cesse à l’accueil et à la miséricorde. Ses prises de parole sur l’urgence climatique, les inégalités sociales ou encore la fraternité entre les peuples ont largement dépassé les frontières de la chrétienté, faisant de lui une figure morale écoutée au niveau international.
Une volonté de réforme dans une institution millénaire
Soucieux d’insuffler un souffle nouveau à l’Église, François a ouvert des débats sensibles. Il a convoqué à Rome en 2021 un synode inédit sur la place des femmes dans l’institution, suscitant des discussions vives mais nécessaires. En 2023, il a également autorisé la bénédiction des couples homosexuels, un geste salué par les uns et dénoncé par les autres. Ce choix courageux témoigne de son désir d’aligner la doctrine sur les réalités contemporaines, sans pour autant renier les fondements de la foi.
La “Novendiale” : un deuil codifié dans le rite catholique
Avec la mort du pape, une série de rites funéraires et institutionnels s’engage. Le camerlingue, personnage clé de la hiérarchie vaticane, est chargé de constater officiellement le décès, avant que le Collège des cardinaux ne publie une déclaration mondiale. S’ouvre alors une période de neuf jours de prières appelée la Novendiale, pendant laquelle le corps du défunt est exposé à la basilique Saint-Pierre. Les fidèles sont invités à venir se recueillir, tandis que les cérémonies suivent une liturgie solennelle ancrée dans la tradition.
Le siège de Saint-Pierre bientôt vacant
Dès l’officialisation de la mort du souverain pontife, l’Église entre dans une phase appelée sede vacante — le siège de Pierre étant déclaré vacant. Le gouvernement de l’Église est alors temporairement assuré par le Collège des cardinaux, sous l’autorité intérimaire de Kevin Farrell, cardinal irlandais. Durant cette période, aucune décision majeure ne peut être prise, en dehors de l’organisation des funérailles et de la préparation du conclave.
Selon les usages, les funérailles du pape ont lieu entre le quatrième et le sixième jour suivant sa mort. Ce n’est qu’après cette cérémonie que le processus d’élection de son successeur débute. Les cardinaux du monde entier convergeront alors vers la chapelle Sixtine, où, à huis clos, ils participeront à un conclave. L’élection s’effectue dans le plus grand secret, sous le regard du monde entier, jusqu’à ce que la célèbre fumée blanche s’élève, annonçant l’avènement d’un nouveau chef spirituel.