Figure libre du cinéma français, Corinne Masiero cultive un mode de vie à rebours des codes du milieu.

À 61 ans, l’interprète inclassable de Capitaine Marleau revendique une existence communautaire, artistique et profondément ancrée dans le Nord, loin des lumières parisiennes. Une façon de vivre singulière qu’elle a dévoilée en même temps que son premier livre, entre franchise brute et attachement viscéral à ses racines.
Corinne Masiero reste l’une des comédiennes les plus atypiques du paysage audiovisuel français. Des sagas grand public comme Fais pas ci, fais pas ça au phénomène Capitaine Marleau, en passant par Les Petites Mains de Nessim Chikhaoui en 2024, elle s’est imposée par son jeu instinctif et sa présence brute. Mais malgré ce parcours remarquable, elle continue de vivre loin du tumulte médiatique, fidèle à une simplicité assumée qui fait partie intégrante de son identité.
Un premier livre pour raconter une vie hors normes

Avec la publication de On chie d’dans ! Anti-fiction, son premier ouvrage, l’actrice explore les moments-clés de son existence : une trajectoire cabossée, des combats politiques, un rapport au corps et à la liberté farouchement revendiqué. Ce livre, en forme de récit sans concessions, lui permet de revendiquer une parole tranchante et authentique, loin des récits glamour habituellement associés aux célébrités.
Une “maison communautaire” comme choix de vie
Dans l’émission Sept à Huit, Masiero a levé le voile sur son quotidien singulier. Elle vit dans le Pas-de-Calais, dans un village de 600 habitants, au sein d’une maison communautaire réunissant huit adultes :
« On vit dans un truc qui n’est pas très normé », explique-t-elle.
Dans cet espace partagé, l’actrice mêle vie privée, engagements militants et créations artistiques. Ateliers, spectacles, festivals locaux : la maison est un lieu vivant, à la croisée de la culture et du collectif, un contre-modèle assumé face aux codes traditionnels du confort bourgeois.
Un quotidien partagé avec son compagnon Nicolas Grard

Parmi les colocataires se trouve Nicolas Grard, son compagnon depuis plus de 25 ans. Fondateur d’une compagnie de théâtre de rue à Roubaix, il partage avec elle cet engagement artistique et militant qui structure leur vie.
Masiero, originaire de la région, rappelle à quel point le Nord représente pour elle un ancrage affectif, une terre d’expériences heureuses comme douloureuses, mais qu’elle ne quitterait pour rien au monde.
Une rencontre née de la lutte
La naissance de leur couple aurait pu figurer dans un roman social. Les deux artistes se sont rencontrés lors d’une manifestation contre le Medef, non loin de Lille. Après un échange face à face, ils se contactent :
« C’est où tu veux, quand tu veux », écrit-elle.
« Chez moi, ce soir, 20 heures », répond-il aussitôt.
Un début fulgurant pour une histoire qui dure depuis plus d’un quart de siècle, nourrie de complicité, de convictions communes et d’une vie partagée hors des sentiers battus.










