Face aux défis croissants de la sécurité routière et de la pollution, l’Union européenne entend durcir les règles encadrant le contrôle technique des véhicules anciens.
Cette initiative vise à harmoniser les pratiques entre États membres et à renforcer la protection des citoyens sur les routes du continent.
Aujourd’hui, dans la plupart des pays européens, dont la France et l’Allemagne, les véhicules de plus de quatre ans sont soumis à un contrôle technique tous les deux ans. La Commission européenne souhaite aller plus loin : pour les voitures et camionnettes âgées de plus de dix ans, un contrôle annuel pourrait devenir obligatoire. Cette mesure concerne principalement les véhicules jugés plus vulnérables sur le plan de la sécurité mécanique et des émissions polluantes.
L’enjeu est double : limiter les risques d’accidents dus à des défaillances techniques, tout en réduisant l’impact environnemental de véhicules souvent plus polluants. Ce renforcement du contrôle technique entend ainsi répondre à des impératifs sanitaires et environnementaux.
Une lutte renforcée contre la fraude au kilométrage
Autre point essentiel du projet : le trucage des compteurs kilométriques. Cette fraude, encore trop répandue, fausse l’évaluation de l’état réel d’un véhicule d’occasion, trompant ainsi acheteurs et contrôleurs. La Commission entend imposer des méthodes plus strictes de vérification, afin de garantir une information fiable sur l’usure des voitures.
De plus, l’Union souhaite améliorer la détection des émissions polluantes, notamment celles des oxydes d’azote (NOx) et des particules fines. Ces substances sont connues pour leur nocivité sur la santé publique, et leur meilleure détection vise à renforcer la qualité de l’air dans les grandes agglomérations européennes.
Un objectif ambitieux de réduction des accidents
Le commissaire européen aux Transports, Apostolos Tzitzikostas, a salué cette initiative comme « une étape décisive vers une Europe plus sûre et plus verte ». Bruxelles s’est fixé un objectif clair : réduire de moitié le nombre de morts et de blessés graves sur les routes d’ici 2030. Un cap ambitieux, motivé par des chiffres préoccupants : près de 19 800 personnes ont trouvé la mort sur les routes de l’Union en 2023.
Ce projet devra néanmoins franchir plusieurs étapes avant son adoption définitive. Il sera soumis à l’examen du Parlement européen et des États membres, qui pourront proposer des ajustements ou demander des dérogations spécifiques.
Une modernisation parallèle du permis de conduire européen
En parallèle de cette réforme du contrôle technique, l’Union européenne travaille également à une profonde modernisation du permis de conduire. Parmi les changements envisagés, figure la démocratisation du permis numérique et la possibilité de conduire un poids lourd dès 18 ans, sous conditions spécifiques.
Concernant la validité des permis, les négociateurs européens se sont accordés sur un principe de base : 15 ans de validité pour les permis motos et voitures, contre 5 ans pour les permis poids lourds et autobus. Toutefois, chaque État membre pourra réduire la durée de validité à 10 ans s’il utilise le permis comme document d’identité nationale, introduisant ainsi une certaine flexibilité d’application.
Une ambition européenne teintée de prudence
Si ces réformes sont saluées pour leur ambition en matière de sécurité et d’environnement, elles devront trouver un équilibre pour éviter d’imposer une charge administrative et financière excessive aux automobilistes. La mise en œuvre concrète dépendra de la capacité des États à adapter ces directives à leur réalité nationale, tout en respectant les grands objectifs fixés par Bruxelles.
Avec ce train de mesures, l’Union européenne confirme son engagement vers une mobilité plus sûre, plus propre et plus harmonisée. La route vers 2030 s’annonce exigeante, mais essentielle pour bâtir l’Europe des transports de demain.