En quelques heures seulement, une amitié politique de longue date s’est fissurée publiquement. L’éviction accélérée de David Rachline, autrefois pilier du Rassemblement national et proche de Marine Le Pen, révèle les tensions internes d’un parti en quête d’ordre et d’image, à l’approche d’échéances électorales cruciales.

L’échange sur le plateau de BFMTV a marqué un moment de rupture rare dans la communication millimétrée de Marine Le Pen. Interrogée sur l’avenir de David Rachline, elle a déclaré souhaiter « qu’il ne soit plus vice-président du RN ». Ce propos, assorti de la mention de « procédures en cours », a été compris comme une mise au ban assumée. Quelques heures plus tard, Rachline confirmait sa démission de la vice-présidence et du bureau exécutif, affirmant vouloir éviter que les « accusations médiatiques » ne fragilisent davantage son parti.
Des affaires judiciaires qui ont pesé lourd.

La dégradation de sa position ne tombe pas du ciel. Depuis plusieurs mois, David Rachline est visé par une enquête portant sur des soupçons de corruption, de favoritisme et de prise illégale d’intérêts dans le cadre de marchés publics à Fréjus. Ce climat pesant s’est encore alourdi lorsqu’une photo le montrant lors d’un dîner avec des figures sulfureuses de l’extrême droite a circulé, provoquant un malaise interne. Pour de nombreux cadres, cette accumulation a rendu son maintien intenable, malgré son statut d’allié historique.
L’effondrement d’un symbole interne

Longtemps présenté comme l’un des visages du renouveau du parti, Rachline avait gravi les échelons avec une rapidité remarquable : maire de Fréjus à 26 ans, sénateur précoce, puis directeur de campagne et vice-président du RN. Il incarnait cette génération censée moderniser la formation. Mais la crise actuelle démontre que les symboles peuvent être sacrifiés lorsque la stratégie impose une recomposition interne. Marine Le Pen semble désormais prête à tourner la page, quitte à écarter des fidèles de la première heure.
Un parti en recomposition sous tension
Cette démission intervient à un moment délicat. À moins d’un an des municipales de 2026, le RN doit réorganiser son ancrage local, notamment à Fréjus où Rachline a fait savoir qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat sous l’étiquette du parti. Cette décision risque de fragiliser une implantation stratégique. En interne, l’épisode agit comme un avertissement à peine voilé : les membres sous le feu de critiques judiciaires ou médiatiques pourraient connaître le même sort, au nom d’une discipline d’image devenue prioritaire.










