L’échange a été vif entre Apolline de Malherbe et Élisabeth Borne, invitée de la matinale politique de RMC et BFMTV ce jeudi 9 octobre 2025. Face à une journaliste pugnace, l’ancienne Première ministre a tenté de clarifier sa position sur la réforme des retraites, tout en défendant un macronisme qu’elle refuse de déclarer moribond.
Habituée aux joutes politiques matinales, Apolline de Malherbe a une nouvelle fois démontré son art de l’interview incisive. Face à elle, Élisabeth Borne, ancienne cheffe du gouvernement et désormais ministre de l’Éducation nationale, venue s’exprimer sur le climat politique post-démission de Sébastien Lecornu.
Dès les premières minutes, le ton s’est durci lorsque la journaliste a abordé le sujet explosif de la réforme des retraites, que Borne avait portée en 2023 malgré une contestation sociale historique.
« Est-ce que le macronisme est mort ? », a lancé sans détour Apolline de Malherbe.
Une question frontale à laquelle l’ex-Première ministre a répondu avec prudence :
« Notre enjeu, aujourd’hui, c’est de sortir d’une crise politique. Il faut dialoguer, trouver un chemin, bâtir des compromis entre la droite républicaine et le Parti socialiste. »
Apolline de Malherbe insiste, Borne se défend
Mais la journaliste ne s’est pas contentée de cette réponse. En relançant sur la “suspension” évoquée par Borne de la réforme des retraites, elle a cherché à mettre en lumière un revirement idéologique.
« Des compromis, quitte à suspendre la réforme emblématique du macronisme ? », a-t-elle répliqué.
Visiblement irritée, Élisabeth Borne a tenu à rectifier :
« Je n’ai jamais dit qu’il fallait bazarder la réforme. J’ai simplement évoqué l’idée d’examiner les conséquences concrètes d’une suspension, le temps du débat présidentiel. » PUBLICITÉ:
Un échange tendu où Apolline de Malherbe a souligné l’ampleur politique du mot “suspension”, y voyant une remise en question directe de l’héritage d’Emmanuel Macron.
« Vous vous rendez compte de l’impact de ce mot sur le macronisme ? Vous dites que ce n’est pas un totem, cela revient à remettre en cause l’un des piliers de ce quinquennat », a insisté la journaliste.
Une clarification ambiguë sur la “suspension”
Soucieuse d’éviter toute interprétation hâtive, Élisabeth Borne a tenté d’apaiser le débat :
« Cela ne veut pas dire qu’on remet tout en cause. Quand on parle de suspension, il faut savoir de quoi on parle. Par exemple, geler temporairement le décalage de l’âge de départ n’a rien à voir avec une suppression. »
Elle a également rappelé qu’une telle décision viserait avant tout à “rétablir un climat de stabilité politique”, dans un contexte où la majorité présidentielle peine à se reconstruire après plusieurs départs ministériels. PUBLICITÉ:
Une tension palpable, reflet d’une crise politique
Cet entretien illustre à quel point le macronisme traverse une période d’introspection. Entre une majorité affaiblie, des électeurs désabusés et une opposition revigorée, Élisabeth Borne a dû défendre un projet dont elle reste l’un des symboles les plus exposés.
Quant à Apolline de Malherbe, elle s’est imposée une fois encore comme une figure redoutable du journalisme politique, capable de pousser ses interlocuteurs dans leurs retranchements sans jamais relâcher la pression.