À partir du 1er janvier 2026, les acheteurs de certains véhicules d’occasion devront s’acquitter d’une taxe inattendue.
Officiellement, il ne s’agit pas d’un nouvel impôt, mais de l’extension du malus écologique et de la taxe au poids à des véhicules jusqu’ici épargnés. Un changement qui pourrait bien peser sur le marché de l’occasion.
La mesure découle de l’article 29 de la loi de finances du 14 février 2025, qui modifie la taxation liée aux émissions de CO₂. Jusqu’à présent, le malus écologique ne concernait que les véhicules neufs. À compter de 2026, il s’appliquera également à certains véhicules d’occasion mis en circulation à partir de 2015 qui avaient été exonérés lors de leur première immatriculation.
Le principe reste identique : le montant dépendra du taux d’émission de CO₂ au kilomètre. En 2026, une voiture émettant 108 g/km sera taxée à 50 €, tandis qu’un modèle dépassant 191 g/km devra s’acquitter d’un malus record de 80 000 €. Toutefois, seuls quelques milliers de véhicules seraient concernés, selon Manuel Cailliot, expert automobile chez Caradisiac.
Qui est vraiment concerné ?
La plupart des voitures immatriculées avant 2015 ne seront pas touchées. Le dispositif vise surtout les véhicules dont les premiers propriétaires bénéficiaient d’exonérations spécifiques — notamment les titulaires d’une carte mobilité inclusion, d’une carte famille nombreuse ou encore les diplomates.
En clair, si un acheteur reprend un véhicule qui avait profité de l’un de ces régimes dérogatoires, il devra désormais régler le malus non acquitté à l’époque.
Une décote selon l’âge et l’usage du véhicule
Pour limiter l’impact, la loi prévoit un système de décote progressive. Le montant du malus appliqué dépendra de l’âge et du kilométrage du véhicule au moment de sa revente.
Ainsi, un véhicule âgé d’un an avec 20 000 km verra son malus réduit de 13 % (12 % d’ancienneté et 1 % d’usage). En revanche, une voiture de 2015 dépassant 45 000 km ne paiera que 26,5 % du malus initial.
Cette décote sera complétée en 2027 par un coefficient d’usage, censé affiner le calcul selon le niveau d’usure du véhicule.
Des conséquences pour le marché de l’occasion
Les spécialistes se veulent rassurants : cette mesure ne devrait pas freiner le marché de l’occasion dans son ensemble. Mais elle risque d’alourdir la facture pour les acheteurs non informés.
« Cela posera problème aux familles qui ont bénéficié de l’exonération initiale et souhaitent revendre leur voiture », souligne Manuel Cailliot. L’acheteur devra en effet intégrer le coût du malus dans le prix d’achat et vérifier si le véhicule a déjà profité d’une exonération avant d’enregistrer sa carte grise.