Après près de cinq années d’attente, le procès de Cédric Jubillar touche à sa fin devant la cour d’assises du Tarn. Un moment décisif pour l’une des affaires criminelles les plus médiatisées de la décennie, où se mêlent amour brisé, soupçons, colère et un mystère qui demeure entier : qu’est-il arrivé à Delphine ?
Depuis la disparition de Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans à Cagnac-les-Mines dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, l’enquête avance sans jamais trouver de certitude absolue. Malgré les fouilles, les battues et les expertises, aucune trace tangible du corps n’a été découverte.
Cédric Jubillar, son compagnon, incarcéré depuis 2021, continue de clamer son innocence. Face aux juges et au jury, il martèle : « Je n’ai absolument rien fait à Delphine. » Son avocat, Me Alexandre Martin, le décrit comme « un homme seul, détruit », pris dans une tempête judiciaire et médiatique sans fin.
Ce vendredi 17 octobre 2025 marque donc la fin d’un procès haletant, dont le verdict devrait clore — provisoirement — cinq années d’interrogations, de rumeurs et d’espoirs déçus.
Une personnalité controversée au cœur du procès
Le profil de Cédric Jubillar reste l’un des points de tension majeurs de cette affaire. Décrit par plusieurs témoins comme provocateur, impulsif et marginal, le plaquiste de 36 ans divise profondément. Une cousine de Delphine, interrogée par Le Nouveau Détective, parle d’un homme « anarchiste, un peu punk à chien, qui fumait beaucoup de pétards », méfiant envers « la société, la police et les institutions ».
Selon elle, la moindre contradiction suffisait à déclencher une explosion de colère. Ce portrait d’un homme rebelle et défiant contraste avec celui de Delphine, décrite comme discrète, douce et aimée de ses collègues et amis.
Le témoignage accablant des voisins
Les anciens voisins du couple, eux aussi, gardent un souvenir mitigé de Cédric Jubillar. Une habitante raconte au micro de plusieurs journalistes :
« On les voyait souvent promener leur chien ou aller jouer à la belote le vendredi soir. Mais Cédric posait problème… Il laissait son chien déféquer sous nos fenêtres et insultait les gens. Un jour, il a même badigeonné la porte d’une vieille dame avec du goudron ! »
Selon ces témoins, les tensions de voisinage étaient fréquentes, et certains affirment même l’avoir vu siphonner une cuve de fuel chez un voisin. Ces comportements auraient contribué à isoler peu à peu le couple dans la petite commune tarnaise.
Dans la salle d’audience d’Albi, les débats ont été marqués par une atmosphère lourde et tendue. L’absence de corps et d’aveux rend la démonstration de culpabilité complexe, mais le faisceau d’indices — comportementaux, téléphoniques et matériels — a convaincu une partie de l’opinion.
Les avocats des parties civiles, représentant les enfants et la famille de Delphine, rappellent la douleur d’une disparition sans sépulture, sans adieu, sans vérité. Me Malika Chmani l’a résumé en une phrase poignante : « Trente ans de réclusion, c’est à la hauteur de l’absence d’aveu et de l’absence de corps. »