Quatre ans après la disparition de Delphine Jubillar, la justice poursuit son travail de mise en ordre des responsabilités familiales.

Ce lundi 1ᵉʳ décembre, conformément aux dispositions du code civil, Cédric Jubillar a été officiellement déchu de son autorité parentale, moins de deux mois après avoir été reconnu coupable du meurtre de son épouse. Une décision lourde, qui entérine juridiquement une rupture déjà consommée lors du procès d’octobre.
Le verdict rendu le 17 octobre dernier par la cour d’assises du Tarn – 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Delphine – a entraîné une phase dédiée aux intérêts civils. Parmi eux, la question de l’autorité parentale. Conformément à l’article 378 du code civil, lorsqu’un parent est condamné pour un crime commis sur l’autre parent, le retrait total de l’autorité parentale s’impose, sauf motivation contraire de la juridiction. La cour d’assises a donc suivi cette disposition légale, sans surprise, en retirant à Cédric Jubillar tout droit sur ses deux enfants, Louis et Elyah.

Une décision qui protège les enfants
Cette mesure concerne le futur, mais elle s’inscrit aussi dans un contexte familial douloureux. Dans la décision consultée par BFMTV, la cour acte la nécessité de protéger les deux enfants en les soustrayant définitivement à l’emprise de leur père. La défense dispose désormais de dix jours pour faire appel, même si la marge de manœuvre reste juridiquement limitée. Cette étape marque cependant la fin d’un volet civil particulièrement attendu depuis la condamnation pénale.
Le témoignage bouleversant du jeune Louis

L’un des moments les plus marquants du procès a été la lecture de la lettre manuscrite du jeune Louis, 11 ans, écrite sur une simple feuille à carreaux. Son écriture enfantine contrastait avec la gravité des mots : il y décrit les corrections humiliantes imposées par son père et les insultes quotidiennes qu’il subissait.
Dans cette lettre, Louis raconte : « Cédric me demandait de m’agenouiller, les mains sur la tête, 30 minutes, les genoux sur les legos, quand je faisais une bêtise ». Il évoque également les fessées infligées lorsqu’il se retrouvait seul avec lui et les insultes blessantes : « petit con », « gros con ». Son récit, que le jeune garçon souhaitait lire lui-même à l’audience, a finalement été porté par ses avocats, jugé trop éprouvant pour son âge.

Un chapitre judiciaire qui se referme partiellement
Si la disparition de Delphine Jubillar reste un drame personnel et social, ce retrait d’autorité parentale acte une protection nécessaire pour les enfants, déjà profondément marqués par les événements. Il clôt l’une des dernières étapes judiciaires directement liées à la condamnation de leur père.










