Un vent de fronde souffle déjà sur la rentrée. Alors que le gouvernement a dévoilé une cure d’austérité historique pour 2026, un appel à « bloquer la France » dès le 10 septembre prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Un mouvement citoyen sans bannière officielle, mais aux ramifications multiples et aux contours encore flous.
C’est un groupe informel, sans leader identifié, qui est à l’origine de cet appel à la paralysie générale du pays. Réunis autour du mot d’ordre « Un arrêt total et illimité du pays », ces militants anonymes refusent toute affiliation partisane ou syndicale. Leur objectif : s’opposer frontalement au plan d’austérité présenté le 15 juillet dernier par le Premier ministre François Bayrou.
Ce collectif s’est d’abord manifesté en ligne, notamment via le lancement du site mobilisation10septembre.blog et du compte X (ex-Twitter) @bloquonstout. Suivi par près de 800 abonnés en moins d’une semaine, ce compte relaie appels au blocage, slogans anti-gouvernementaux et critiques virulentes des politiques d’austérité. L’anonymat reste de mise : les membres ne souhaitent pas apparaître à visage découvert, mais affirment vouloir frapper fort.
Une réaction directe au plan Bayrou
Le déclencheur ? L’annonce par François Bayrou d’un plan de rigueur budgétaire de 43 milliards d’euros pour 2026. Objectif affiché : ramener le déficit public à 4,6 % du PIB. Mais pour les opposants, ces mesures risquent d’aggraver la précarité et d’asphyxier les services publics.
L’opposition parlementaire est montée immédiatement au créneau, tout comme plusieurs syndicats dont la CGT, qui annoncent une rentrée sociale musclée. Mais ce mouvement parallèle entend dépasser les canaux traditionnels. L’un des initiateurs, contacté anonymement par Le Parisien, déclare : « Ce ne sera pas une manif classique. On veut un vrai blocage. »
Une contestation aux contours ambigus
Officiellement, le collectif se revendique apolitique, sans couleur, ni étiquette. Mais l’analyse de ses relais en ligne révèle des soutiens multiples et parfois contradictoires. L’Humanité et Le Parisien notent une forte diffusion de l’appel sur des comptes d’extrême droite, mais aussi quelques partages plus timides par des militants de gauche radicale.
Cette porosité entre sphères idéologiques soulève des interrogations sur la récupération du mouvement. Sans structure claire ni porte-parole désigné, le risque de dilution — ou de dérive — est réel. Reste que la date du 10 septembre s’impose déjà comme un point de convergence potentiel pour diverses colères sociales.
Une rentrée à haut risque pour l’exécutif
À peine évoqué, l’appel à blocage inquiète déjà les autorités. La rentrée s’annonce explosive, entre grogne sociale, crispations politiques et colère budgétaire. Si les syndicats traditionnels n’ont pas encore rallié officiellement cette initiative hors cadre, ils pourraient y voir une opportunité d’élargir leur base de mobilisation.