Difficile d’imaginer Saint-Tropez sans penser à Brigitte Bardot, tant l’icône a marqué l’âme et l’esthétique du village.

En s’installant à La Madrague à la fin des années 1950, elle a transformé ce petit port discret en symbole mondial du glamour français. Plus de soixante ans plus tard, son aura continue de hanter les plages, les nuits tropéziennes et le regard émerveillé des visiteurs.
En 1958, alors en tournage en Espagne, Brigitte Bardot demande à ses parents de visiter pour elle une maison “les pieds dans l’eau” à Saint-Tropez. Convaincue par leur enthousiasme, elle traverse l’Europe pour la découvrir et en tombe immédiatement amoureuse. La Madrague devient alors son refuge absolu.
Elle l’achète pour 24 millions d’anciens francs, soit à peine 54 867 euros aujourd’hui, une somme dérisoire lorsqu’on sait que le prix du mètre carré dépasse désormais les 15 000 euros à Saint-Tropez. Ce lieu deviendra son sanctuaire, le décor de son mythe et l’un des symboles les plus puissants du village.
Une maison offerte à sa fondation : un choix radical

Retirée du cinéma en 1991, Brigitte Bardot prend une décision surprenante : donner La Madrague à sa Fondation pour en augmenter le capital, tout en conservant l’usufruit de son vivant.
Elle continue donc d’y vivre légalement, mais la propriété appartient désormais à l’organisme dédié à la protection animale. En 1992, le Conseil d’État reconnaît même l’utilité publique de la Madrague, consacrant son statut symbolique et patrimonial.
Après sa mort, La Madrague deviendra un musée
Dans Larmes de combat (2018), Bardot révèle que La Madrague sera transformée en musée après sa disparition. Elle précise toutefois qu’il ne s’agira pas d’un lieu à sa gloire, mais d’un espace fidèle à son “rêve animal”, à sa vie intime, à son engagement.
Elle souhaite que tout reste exactement en place : meubles, objets, souvenirs, babioles… pour que les visiteurs découvrent son mode de vie, sans artifices. Une manière, dit-elle, de donner enfin un sens à l’idolâtrie dont elle a fait l’objet, “pour la bonne cause”.
Elle sera enterrée à La Madrague, près de son “cimetière animal”

Bardot a aussi décidé de faire de La Madrague son lieu de repos éternel. Les formalités sont déjà actées : un endroit précis a été validé, à l’abri des regards, près des tombes des animaux qui ont partagé sa vie.
Elle confie cependant ne plus vouloir s’y rendre de son vivant : “Visiter ma tombe avant d’y être… ce serait comme être face à ma propre disparition”.
Pourquoi refuser le cimetière marin de Saint-Tropez ?
Si sa famille repose au célèbre cimetière marin, BB a choisi de ne pas les rejoindre. Fidèle à son franc-parler, elle assure préférer être enterrée à La Madrague plutôt que dans un lieu où une “foule de conn***ds” risquerait d’abîmer les tombes de ses parents et grands-parents.










