Un arrêt oublié, des passagers stupéfaits, et une entreprise qui s’excuse : samedi 19 juillet, la gare de Lamballe a été le théâtre d’un épisode insolite lorsque le TGV en provenance de Brest a tout simplement… oublié de s’arrêter. Retour sur cette mésaventure ferroviaire peu banale.
Il est un peu plus de 17h30 lorsque le TGV Brest-Paris traverse la gare de Lamballe sans marquer l’arrêt. Sur le quai, 80 passagers attendent, incrédules, tandis que dans le train, une dizaine d’autres s’apprêtent à descendre… sans jamais en avoir l’occasion. Pas de problème technique, pas de signal en défaut : l’oubli est humain, comme le confirme la SNCF elle-même.
« Nous sommes face à une erreur humaine. Le conducteur n’a pas réalisé l’arrêt qui était prévu », indique la direction régionale, tout en présentant ses excuses aux voyageurs laissés sur le carreau. Un oubli d’autant plus surprenant que, selon la SNCF, aucune alarme n’est prévue pour rappeler les arrêts aux conducteurs, lesquels doivent donc s’en souvenir manuellement.
Des passagers désemparés, une gare oubliée
Dans la petite gare des Côtes-d’Armor, la scène est pour le moins cocasse : les passagers regardent leur train filer à toute allure, sans qu’ils aient pu monter à bord. L’incident aurait pu tourner au cauchemar, mais la réactivité des équipes ferroviaires a permis de limiter les dégâts.
Dès l’alerte donnée, un TER a été remis en circulation spécialement pour récupérer les voyageurs abandonnés. Direction Rennes, où des places ont été réservées dans un TGV à destination de Paris. Résultat : un retard final d’environ trente minutes, une prouesse logistique compte tenu des circonstances.
Les naufragés du rail rapidement pris en charge
Côté passagers déjà présents à bord du TGV, la surprise est aussi grande. Ceux qui comptaient descendre à Lamballe ont été contraints de poursuivre leur voyage jusqu’à Rennes. Là encore, la SNCF a improvisé une solution : un train a été mis à disposition pour assurer le trajet retour, et des taxis ont été proposés pour les plus pressés.
« Nous leur avons proposé un bon taxi pour ramener ceux qui en avaient besoin », a assuré l’entreprise ferroviaire. Une manière pour la SNCF de saluer la réactivité de ses équipes, qui ont géré la situation avec efficacité malgré l’imprévu.
Si l’incident est qualifié de « très rare » par la SNCF, il soulève néanmoins des interrogations sur les procédures internes. Pourquoi aucun système d’alerte automatique ne prévient-il le conducteur d’un arrêt à venir ? Dans une ère de haute technologie ferroviaire, la confiance totale accordée à la seule mémoire humaine interpelle.