Malgré sa réputation de moyen de transport le plus sûr, le transport aérien n’est pas exempt de zones d’ombre.
L’Union européenne, soucieuse de préserver l’intégrité de son ciel, tient à jour une liste noire de compagnies aériennes jugées trop risquées. En voici un éclairage complet, entre vigilance réglementaire et préoccupations sécuritaires.
Un niveau de sécurité exemplaire dans l’aviation commerciale
Le transport aérien demeure l’un des secteurs les plus encadrés au monde, tant au niveau technique qu’opérationnel. Selon le rapport récent de l’Association du transport aérien international (IATA), le taux d’accidents est remarquablement faible : un pour 880 000 vols. Sur les près de 41 millions de vols annuels, seuls sept ont été mortels. Ces chiffres reflètent l’efficacité des mesures de contrôle imposées par les autorités internationales, notamment l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), mais aussi par les instances européennes comme la Commission européenne.
Une vigilance accrue de l’Union européenne
Afin de préserver la sécurité des passagers européens, l’Union européenne dispose d’un instrument de régulation puissant : une liste noire actualisée des compagnies aériennes interdites d’exploitation dans son espace aérien. Cette mesure est avant tout préventive, visant à écarter les transporteurs qui ne remplissent pas les conditions minimales en matière de maintenance, de formation du personnel ou de conformité réglementaire. Certaines compagnies appartiennent à des pays dont l’ensemble du secteur aérien est jugé déficient, tandis que d’autres sont interdites de manière individuelle en raison de dysfonctionnements graves.
Des compagnies placées sous surveillance pour manquements graves
Parmi les transporteurs épinglés par l’Union européenne, plusieurs noms ressortent régulièrement en raison d’incidents répétés ou de défaillances structurelles. Voici un aperçu détaillé des neuf compagnies actuellement à éviter.
Air Tanzania : des normes non respectées
Compagnie nationale tanzanienne, Air Tanzania a vu son nom ajouté récemment à la liste noire. Malgré une présence croissante sur le continent africain et en Chine, la compagnie n’a pas été en mesure de satisfaire aux exigences strictes imposées par l’Union européenne, notamment en matière de maintenance et de suivi opérationnel.
Air Zimbabwe : formation et maintenance sous la loupe
Air Zimbabwe, fleuron du transport aérien du pays, souffre d’une réputation ternie par des défauts majeurs. L’AESA pointe notamment le manque de formation du personnel navigant et la maintenance douteuse de ses appareils, éléments jugés incompatibles avec les standards européens.
Avior Airlines : une interdiction persistante
Basée au Venezuela, Avior Airlines desservait autrefois l’Amérique du Sud et les Caraïbes, mais figure depuis 2016 sur la liste noire. Ses violations des règles de sécurité ont été jugées suffisamment graves pour justifier une interdiction de vol vers le territoire européen sans perspective de levée immédiate.
Blue Wing Airlines : incidents répétés et inquiétude croissante
La compagnie Blue Wing Airlines, originaire du Surinam, fait face à de fréquents incidents en vol. L’Union européenne a décidé d’interdire ses opérations, pointant une maintenance inadéquate et une probabilité d’accident jugée trop élevée, notamment sur les vols régionaux.
Iran Aseman Airlines : un passif lourd
Iran Aseman Airlines opère principalement au Moyen-Orient. Malgré sa longue histoire, son passif en matière de sécurité reste préoccupant. Plusieurs accidents mortels récents et des lacunes persistantes dans le respect des normes ont conduit à son exclusion du ciel européen.
Fly Baghdad : une exclusion pour non-conformité
Fly Baghdad dessert plusieurs destinations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Néanmoins, ses appareils ne répondent pas aux standards de l’Agence européenne de sécurité aérienne, ce qui a conduit à une interdiction formelle de vol dans l’espace européen.
Iraqi Airways : un ancien nom toujours en défaut
Malgré son statut de compagnie historique en Irak, Iraqi Airways n’a pas su se mettre au niveau des exigences européennes. Des problèmes récurrents en matière de sécurité et de conformité ont valu à cette compagnie une place durable sur la liste noire.
Daallo Airlines : défaillance de la supervision réglementaire
Basée à Djibouti, Daallo Airlines assure des vols dans la Corne de l’Afrique et le Moyen-Orient. Son absence de contrôle rigoureux par les autorités locales et des insuffisances criantes en matière de maintenance expliquent son exclusion du marché européen.
Stp Airways : la compagnie de Sao Tomé mise à l’écart
Stp Airways, transporteur national de Sao Tomé-et-Principe, a longtemps desservi le Portugal. Toutefois, des manquements répétés aux normes internationales et l’absence d’améliorations constatées ont forcé l’Union européenne à interdire ses opérations aériennes dans son espace.
Une liste noire en constante évolution
Il est important de rappeler que cette liste n’est pas figée. Des compagnies peuvent y être ajoutées ou retirées en fonction de leur coopération avec les autorités, de leurs efforts de mise en conformité et des audits menés sur place. Pour les voyageurs, consulter cette liste avant de réserver un vol à l’étranger reste un réflexe de précaution essentiel.