L’apnée du sommeil reste largement sous-diagnostiquée en France, malgré des symptômes pourtant évocateurs : pauses respiratoires, ronflements importants, fatigue persistante.

Alors que l’examen de référence, la polysomnographie, exige souvent une nuit passée à l’hôpital, une innovation française promet de bouleverser l’accès au diagnostic : l’application Apneal.
Selon la Société française de recherche et médecine du sommeil, entre 2,5 et 6,4 millions de Français seraient concernés par l’apnée du sommeil, et plus de la moitié d’entre eux ne seraient pas diagnostiqués. Le recours tardif au dépistage s’explique souvent par la complexité du parcours : consultations spécialisées, délais d’examen, contraintes logistiques… autant d’obstacles qui freinent les patients.
Une application pensée pour remplacer un examen contraignant

La polysomnographie, examen de référence, nécessite de dormir une nuit entière à l’hôpital avec de nombreux capteurs. Apneal ambitionne de simplifier ce processus grâce à un smartphone, en proposant un examen “de qualité médicale” réalisé directement à domicile. L’objectif : rendre le diagnostic plus accessible et inciter ceux qui hésitent à consulter.
Comment Apneal collecte et analyse vos données nocturnes
Pour utiliser l’application, il suffit de placer son téléphone en mode avion, posé sur la poitrine et maintenu par un bandage doux. Pendant la nuit, les capteurs du smartphone enregistrent les mouvements, les sons, les vibrations thoraciques et les variations respiratoires.
L’intelligence artificielle d’Apneal analyse ensuite ces données pour produire un rapport détaillé sur la qualité du sommeil, les schémas respiratoires et les événements évocateurs d’apnée.
Une fiabilité proche de celle d’un examen hospitalier

Apneal a déjà été testée dans neuf centres du sommeil européens, dont six en France. Selon la pneumologue Justine Frija, spécialiste du sommeil à l’hôpital Bichat, les résultats seraient conformes à 90 % à ceux obtenus par polysomnographie.
Bien que les données ne soient pas encore publiées, elles ont été présentées lors du congrès de la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil en novembre 2025, confirmant l’intérêt croissant de la communauté médicale.
Un outil pour rassurer, orienter… et désengorger les hôpitaux
L’application pourrait devenir un véritable outil de triage : permettre aux personnes inquiètes de se rassurer, ou au contraire les encourager à consulter en cas d’anomalies détectées. Selon le Dr Frija, cela éviterait de nombreuses hospitalisations inutiles et allégerait la charge des cabinets spécialisés, aujourd’hui saturés. Un gain précieux pour les patients comme pour les structures de santé.










