Figure emblématique du paysage culturel français, Anny Duperey traverse aujourd’hui une zone de turbulences où se croisent enjeux médiatiques, polémiques politiques et confidences personnelles.

Entre une éviction télévisuelle vécue comme une injustice, des prises de position sans concession et le souvenir d’une histoire d’amour fondatrice, la comédienne incarne plus que jamais une parole libre qui refuse de se taire.
Depuis des décennies, Anny Duperey s’est imposée comme une voix singulière, reconnaissable entre toutes, aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Popularisée auprès du grand public grâce à Une famille formidable, elle n’a jamais limité son rôle à celui d’une actrice consensuelle. Aujourd’hui encore, elle assume pleinement ses engagements, quitte à susciter la controverse, devenant malgré elle le miroir d’une génération qui refuse de s’effacer en silence.
Une exclusion télévisuelle vécue comme un signal inquiétant
La récente mise à l’écart de la comédienne du programme Danse avec les stars a provoqué une onde de choc. Annoncée au casting de la quinzième saison diffusée sur TF1, elle avait déjà entamé les préparatifs et rencontré son partenaire, le danseur Yann-Alrick Mortreuil. Pourtant, à la dernière minute, tout bascule. Sans explication artistique claire, son agente est informée de son retrait pur et simple, une décision que l’actrice vit comme une humiliation professionnelle.

Dans les colonnes de Le Parisien, Anny Duperey ne mâche pas ses mots. Elle dénonce une logique qu’elle juge discriminatoire, estimant que son âge aurait pesé lourdement dans cette volte-face soudaine. Ce coup d’arrêt brutal pose une question plus large : celle de la place accordée aux artistes seniors dans des formats télévisés souvent obsédés par la jeunesse et l’image. Une réflexion qui dépasse largement son cas personnel et interroge les pratiques de toute une industrie.
Une colère politique assumée et sans détour
Loin de se limiter au terrain médiatique, la comédienne exprime également une indignation politique profonde. Dans une interview accordée au magazine Nous Deux, elle s’attaque frontalement à la politique menée sous la présidence d’Emmanuel Macron. Si elle reconnaît toucher une retraite modeste malgré une carrière dense, c’est surtout la situation des soignants non vaccinés qui alimente sa colère, qu’elle juge injustement écartés et stigmatisés.
Avec des mots forts, Anny Duperey accuse l’exécutif de maintenir la population dans un climat de peur permanente. Elle déplore une exception française qu’elle considère comme une faute morale et politique. Son discours, volontairement provocateur, tranche avec la prudence habituelle des figures publiques, mais elle l’assume pleinement, convaincue que le silence serait une forme de renoncement.
Une histoire d’amour fondatrice et réparatrice

En contraste avec ces combats, l’actrice se livre aussi sur sa vie intime, évoquant une relation déterminante avec le comédien Cris Campion. Leur rencontre remonte à 1993, sur un tournage, et malgré une différence d’âge notable, leur histoire durera douze années. Elle décrit cette relation comme un refuge émotionnel et créatif, marqué par une reconnaissance mutuelle de blessures d’enfance et une énergie commune tournée vers la création.
Durant cette période, Anny Duperey confie avoir trouvé une force nouvelle, une stabilité affective qui a nourri son écriture et sa créativité. Elle explique que ces années ont été parmi les plus fécondes de sa vie, tant sur le plan personnel que professionnel. Cette relation apparaît rétrospectivement comme un socle, lui ayant permis d’avancer sans entraves et de s’affirmer durablement.










