La nouvelle est tombée comme un couperet pour des millions de retraités du secteur privé. Alors qu’ils espéraient une revalorisation de leur pension complémentaire au 1er novembre, le régime Agirc-Arrco restera finalement gelé.

Les pensions Agirc-Arrco constituent bien plus qu’un simple complément : elles représentent un véritable filet de sécurité pour des millions d’anciens salariés du secteur privé. Dans un pays où les retraites de base peinent souvent à couvrir les besoins essentiels, ce régime à points joue un rôle central dans le maintien d’un niveau de vie décent.
Pour beaucoup, cette pension complémentaire garantit la dignité et la stabilité financière après une vie de travail. D’où l’attente fébrile, chaque automne, autour de sa revalorisation annuelle censée compenser la hausse du coût de la vie.
Une revalorisation annulée à la dernière minute
Cette année encore, la date du 1er novembre était inscrite en lettres rouges sur les calendriers des retraités. L’augmentation, estimée entre 0,6 % et 1,2 %, devait apporter un gain mensuel compris entre 3 et 18 euros selon les pensions. Une hausse modeste, certes, mais cruciale pour de nombreux foyers.
Pourtant, les discussions entre partenaires sociaux – syndicats et patronat – ont tourné court. Réunis à Paris, les représentants n’ont pas réussi à trouver de consensus.
Résultat : aucune revalorisation ne sera appliquée en novembre 2025. Les pensions restent gelées, et la valeur d’achat du point Agirc-Arrco – qui détermine le montant des droits acquis – ne changera pas au 1er janvier 2026.
Une double désillusion pour les retraités, qui devront composer avec des revenus inchangés face à des dépenses toujours plus élevées.
Un gel aux conséquences lourdes

Le maintien du statu quo sur la valeur du point impacte non seulement les retraités actuels, mais aussi les actifs cotisants. En effet, leurs contributions ne généreront aucun rendement supplémentaire pour l’année à venir. Autrement dit, l’argent versé ne “rapportera” pas davantage de droits à la retraite, ce qui freine toute perspective d’amélioration future.
Selon plusieurs observateurs, cette décision vise à préserver l’équilibre financier du régime, mis à rude épreuve ces dernières années. Mais ce souci de stabilité budgétaire se fait au détriment du pouvoir d’achat des seniors.
« Les retraités sont les grands oubliés des politiques d’ajustement », déplore un représentant syndical, soulignant que le régime dispose pourtant d’une situation financière jugée saine.
Une déception à l’échelle nationale

Cette absence de revalorisation a l’effet d’une douche froide pour les 13 millions de bénéficiaires du régime Agirc-Arrco. Beaucoup y voient une injustice alors même que les retraites de base ont été augmentées en janvier.
Pour de nombreux retraités modestes, ces quelques euros mensuels de plus auraient représenté une bouffée d’air dans un contexte d’inflation persistante : l’énergie, l’alimentation et les loyers ne cessent d’augmenter.
Face à la grogne, plusieurs syndicats appellent déjà à une révision des règles de revalorisation afin qu’elles ne dépendent plus uniquement de négociations sociales, souvent sujettes à blocage.
 
 









