Deux ans après la disparition d’Émile au Haut-Vernet, l’affaire continue de hanter familles, enquêteurs et villageois.

Alors que le mystère demeure entier, les grands-parents du petit garçon ont choisi de revenir sur les lieux pour la première fois depuis leur garde à vue, espérant orienter la justice vers de nouvelles pistes à explorer.
Ce samedi 8 novembre, Anne et Philippe Vedovini se sont rendus au Haut-Vernet, accompagnés de deux de leurs enfants et de leurs avocats, pour une journée entièrement consacrée à l’observation du terrain. Ils n’avaient pas remis les pieds dans le hameau depuis mars dernier, lors de leur garde à vue. Leur maison familiale, désormais vide, semblait presque abandonnée. Ce retour n’a rien d’un geste sentimental : il s’agissait d’une démarche méthodique, destinée à réexaminer l’espace où Émile a été vu pour la dernière fois le 8 juillet 2023.

Chacun des membres présents était épaulé par son propre avocat. Ensemble, ils ont parcouru plusieurs points stratégiques du village, appareils photo en main, tandis qu’un drone était utilisé pour visualiser divers scénarios concernant les déplacements possibles du petit garçon. Selon les avocats, rien ne peut remplacer l’observation directe du terrain, indispensable pour comprendre distances, reliefs et zones d’ombre.
Des lieux ciblés pour une compréhension plus fine
Le groupe s’est attardé sur des lieux symboliques : la rue du Four, point de disparition, l’église Saint-Martin, la chapelle Saint-Pancrace, mais aussi les environs de la colline de Ville-Vieille, où le crâne d’Émile a été retrouvé le 30 mars 2024. Cette démarche, loin d’être anodine, vise à reconstituer un fil cohérent entre les points-clés de l’affaire, dans un paysage accidenté et complexe.
Les avocats affirment avoir volontairement visité des bâtiments agricoles, des granges isolées et une ruine située à proximité du hameau. Ces lieux, selon eux, n’auraient pas été examinés avec suffisamment d’attention lors des précédentes opérations judiciaires. Les révélations issues des gardes à vue conduiraient à réévaluer leur pertinence. De nouvelles pistes pourraient ainsi émerger, selon maître Isabelle Colombani, avocate du grand-père.
Vers de nouvelles demandes auprès de la justice ?

À l’issue de cette journée sur le terrain, les avocats envisagent d’adresser de nouvelles requêtes aux juges d’instruction d’Aix-en-Provence. Il s’agirait notamment de compléter les investigations techniques déjà menées. Cependant, rien n’est encore arrêté : la stratégie doit être affinée collectivement. Les avocats insistent toutefois sur un point : l’enquête ne peut progresser que par une compréhension fine du terrain.
Selon le procureur de la République d’Aix-en-Provence, l’enquête se poursuit sans relâche. Une cellule nationale, composée d’une dizaine d’enquêteurs expérimentés, continue de travailler quotidiennement sur l’affaire, se rendant régulièrement sur place. La présence récente du colonel Olivier Leblanc témoigne de la volonté des autorités de traiter ce dossier jusqu’à son terme.










