Plus d’un an après la disparition du petit Émile et plusieurs mois après la découverte partielle de son corps, l’affaire continue de mobiliser magistrats, enquêteurs et avocats.

Ce mardi 9 décembre, une nouvelle étape judiciaire s’est jouée à Aix-en-Provence : quatre membres de la famille Vedovini, dont les grands-parents de l’enfant, ont été longuement entendus par les juges d’instruction dans le cadre d’auditions qualifiées de déterminantes par leurs avocats.
Cette audition constitue la première rencontre formelle entre Philippe et Anne Vedovini et les magistrates depuis leur garde à vue du 25 mars 2025.
À l’époque, les enquêteurs les avaient retenus sur des soupçons d’homicide volontaire et de recel de cadavre, avant de les relâcher sans poursuites.
Désormais constitués parties civiles, les grands-parents — ainsi que deux de leurs enfants, Marthe et Maximin — ont été convoqués pour revenir sur le fond du dossier, la chronologie familiale, et leurs perceptions de la disparition d’Émile.
Chaque audition a duré environ une heure, dans un climat décrit comme sérieux et scrupuleux.
Une étape émotionnellement lourde pour la famille

Pour les avocats, cette journée a été un moment essentiel :
« Une étape très importante », confie maître Julien Pinelli, représentant Anne Vedovini, soulignant le besoin de sa cliente de s’exprimer sans retenue.
Les juges ont questionné les proches non seulement sur les éléments factuels, mais aussi sur leurs sentiments, leurs convictions, et la manière dont ils vivent depuis le drame.
L’avocate de Philippe Vedovini, maître Isabelle Colombani, n’a fait « aucun commentaire », signe du climat toujours extrêmement sensible qui entoure cette affaire.
Une piste familiale toujours ouverte
Même si aucune charge n’a été retenue à ce jour, la piste familiale n’est pas écartée par les magistrats.
Les avocats des parties civiles en sont conscients, mais affirment continuer de collaborer pleinement avec la justice dans l’objectif d’établir la vérité.
Selon plusieurs sources, un dossier d’une centaine de pages devrait prochainement être remis aux juges.
Ce document rassemblera des demandes d’actes nouveaux, directement issues des observations faites lors du déplacement de la famille et des avocats au Vernet, en novembre.
Une visite déterminante au Vernet

Le samedi 8 novembre, les grands-parents d’Émile s’étaient rendus au lieu exact de la disparition, accompagnés de leurs conseils.
Le village du Vernet, où le petit garçon avait été vu pour la dernière fois le 8 juillet 2023, demeure le cœur de toutes les interrogations.
Une partie de son corps y avait été retrouvée le 30 mars 2024, relançant fortement l’hypothèse d’un décès non accidentel et d’un possible déplacement du corps.
Les analyses médico-légales, indiquant notamment un « traumatisme facial », ont renforcé la piste criminelle, aujourd’hui privilégiée par les enquêteurs.
Vers une nouvelle phase d’investigations
Le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, ne s’exprime plus en détail sur l’affaire, mais confirme que
« l’enquête se poursuit et des investigations sont régulièrement menées ».
De leur côté, les avocats des parties civiles refusent de parler de « contre-enquête » ; ils évoquent plutôt un complément nécessaire, visant à orienter les magistrats vers des zones d’ombre encore non explorées.
La remise de leur dossier est prévue au cours du premier trimestre 2026, une échéance qui pourrait ouvrir une nouvelle séquence judiciaire, voire relancer les investigations de terrain.










