L’affaire Nahel revient ce 4 décembre devant la cour d’appel de Versailles. Plus d’un an après la mort du jeune conducteur de 17 ans, la justice doit se prononcer sur le renvoi du policier Florian M. devant les assises pour meurtre.

Une étape cruciale dans un dossier explosif qui avait embrasé le pays et dont l’enjeu dépasse largement le seul cadre judiciaire. Le 27 juin 2023, lors d’un contrôle routier à Nanterre, le policier Florian M. tire à bout portant sur Nahel Merzouk, 17 ans, alors que l’adolescent tente de redémarrer son véhicule. Quelques secondes qui feront basculer la France dans six nuits d’émeutes d’une intensité rare.
Les juges d’instruction estiment que l’usage de l’arme n’était ni proportionné ni nécessaire, pointant un tir assimilable à un acte volontaire. Une analyse que l’auteur du coup de feu continue de contester.
Un renvoi aux assises vivement contesté par la défense

Dans leur ordonnance, les magistrats soulignent qu’aucun élément ne permet d’affirmer que le policier était autorisé à ouvrir le feu, évoquant une violation des principes fondamentaux d’absolue nécessité et de proportionnalité.
Pourtant, Florian M. maintient depuis le premier jour avoir agi en légitime défense, affirmant s’être senti en danger lorsque le véhicule a brutalement redémarré. Selon sa version, Nahel représentait également un risque pour son collègue, alors engagé à proximité pour tenter de couper le moteur.
Un policier persuadé d’avoir agi pour protéger

Dès sa garde à vue, le fonctionnaire explique avoir craint d’être percuté et affirme que la situation lui a laissé croire qu’il n’avait pas d’autre choix. L’avocat de Florian M. dénonce un renvoi infondé, estimant que les juges ont méconnu la réalité des interventions de terrain et les contraintes extrêmes auxquelles sont soumis les policiers en action.
Pour la défense, le tir répondait à une menace immédiate, version toujours contestée à ce stade par les magistrats instructeurs.
Une décision de la cour d’appel attendue avec tension
En examinant ce jeudi le renvoi pour meurtre, la cour d’appel de Versailles se retrouve face à un dossier où le droit, la légitime défense et l’émotion collective se mêlent étroitement. La décision pourrait redessiner l’avenir judiciaire du policier, tout en ravivant un débat national sur l’usage de la force par les forces de l’ordre.










