La mort de Konoa Wilson, 16 ans, a ravivé un débat brûlant aux États-Unis : celui d’un maintien de l’ordre en perte de repères.

Abattu alors qu’il tentait d’échapper à une fusillade, l’adolescent devient malgré lui le symbole d’un système en profonde crise. San Diego a accepté de verser 30 millions de dollars à sa famille, un règlement d’une ampleur rare, révélateur du malaise national.
Le 28 janvier 2025, à San Diego, Konoa Wilson fuit une scène de tir après avoir lui-même été visé par un autre adolescent. En pleine course pour sauver sa vie, il croise un policier en civil, Daniel Gold, habillé en tenue de sport et dépourvu de tout signe d’identification. En quelques secondes, l’officier dégaine son arme et tire deux fois dans le dos du jeune homme. Les images issues de la caméra embarquée montrent un adolescent en situation de fuite, non une menace directe, ce que les enquêteurs confirmeront plus tard. Konoa portait une arme, mais il ne l’a pas utilisée et se trouvait dans une position où les protocoles de désescalade auraient dû primer. Pour la famille, ce drame s’apparente à une exécution injustifiée, et de nombreux juristes jugent que les règles élémentaires d’intervention n’ont pas été respectées.

Un règlement financier inédit pour une affaire policière
Face à l’ampleur du choc et aux risques judiciaires, la ville de San Diego a accepté de verser 30 millions de dollars à la famille de l’adolescent. Ce montant exceptionnel figure parmi les plus élevés jamais accordés dans un dossier impliquant un tir mortel de la police, dépassant même le règlement versé à la famille de George Floyd. Si, comme souvent dans ce type d’accord civil, la ville n’admet formellement aucune faute, ce règlement est perçu comme une reconnaissance indirecte de la gravité des faits. Les élus locaux évoquent un geste visant à éviter un procès long et dramatique pour l’image de la municipalité. L’avenir du policier Daniel Gold reste flou : il est toujours sous enquête administrative et pourrait faire face à des sanctions.

Un drame qui met en lumière une crise structurelle
L’affaire Wilson s’inscrit dans une succession de drames impliquant des adolescents noirs ou hispaniques abattus par la police dans des conditions contestées. Ici, l’image d’un jeune fuyant un danger et recevant les tirs d’un officier plutôt que d’un agresseur a marqué durablement l’opinion publique. Le règlement record obtenu par la famille révèle un malaise profond autour de l’usage de la force, de la formation des policiers et de l’absence de stratégies efficaces de désescalade.










