La tension entre le désir des artistes de contrôler leur image et la liberté des photographes professionnels s’intensifie, un dilemme illustré récemment lors du concert de Slimane au Zénith de Caen.
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Alors que la production des spectacles impose de plus en plus de restrictions, certains photographes et médias se retrouvent dans une impasse créative et professionnelle.
Depuis une dizaine d’années, une tendance se dessine clairement dans l’industrie du spectacle : les artistes limitent l’accès des photographes professionnels à leurs concerts.
Au Zénith de Caen, Slimane a refusé l’accréditation au photographe expérimenté Gérard Piwtorak, une pratique devenue courante non seulement pour lui mais aussi pour d’autres artistes tels que Clara Luciani et Michel Sardou.
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Ces restrictions sont justifiées par le désir de contrôler au maximum l’image relayée au public et dans les médias.
Les défis pour les photographes de presse
Les photographes comme Gérard Piwtorak expriment leur frustration face à ces nouvelles normes. La possibilité de prendre des photos lors d’un spectacle est souvent conditionnée à une validation préalable des clichés par la production, limitant sévèrement la liberté artistique et professionnelle des photographes.
Cette évolution transforme le rôle du photographe de presse, le réduisant parfois à celui d’un simple exécutant au service de la communication des artistes.
Une communication contrôlée remplace l’information libre
Cette pratique soulève des questions éthiques importantes sur la liberté de la presse et la capacité des médias à fournir une image authentique des événements publics.
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Comme le soulignait Cécila Sanchez de Télérama, la liberté des photographes se réduit, transformant progressivement l’information en pure communication.
Les artistes, particulièrement conscients de leur image publique à l’ère des réseaux sociaux, préfèrent souvent des représentations qui les montrent sous leur meilleur jour.
Des exceptions à la règle
Heureusement, tous les artistes n’adoptent pas cette approche restrictive. Des musiciens comme M, Juliette Armanet, et le groupe Mes Souliers Sont Rouges permettent aux photographes de travailler librement, offrant une bouffée d’air frais dans un milieu de plus en plus contrôlé.
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Ces exceptions montrent que la confiance entre artistes et médias peut encore exister, et que la spontanéité et l’authenticité de la couverture médiatique sont encore possibles.