À l’abri des regards, dans un vallon discret du Finistère, se niche un manoir chargé d’histoire. Lieu de vie, refuge familial et ancien centre névralgique de l’enseigne E.Leclerc, cette demeure bretonne raconte une saga où simplicité, enracinement et réussite s’entremêlent.

Une maison loin des clichés, mais au cœur d’un héritage culturel et entrepreneurial unique. Derrière deux portails et une longue allée bordée d’arbres, le manoir de La Haye se dévoile, sobre, rectangulaire et enveloppé de nature. Michel-Edouard Leclerc y a grandi, entouré d’un parc de 16 hectares au cœur d’une forêt de 70 hectares, à la lisière du village de Saint-Divy.
La bâtisse, transformée au XVIe siècle par la famille Penfentenyo, arbore un étage à six travées, des combles élégants et une porte ouvrant sur un escalier ancien. Classé aux monuments historiques depuis 1977, ce domaine offre un visage loin des villas luxueuses que l’on prête aux grands patrons.
Une maison-jalon au cœur de la saga Leclerc

Quand Édouard et Hélène Leclerc rachètent la propriété en 1966, la demeure est rudimentaire : couverte de lierre, sans chauffage ni sanitaires, presque inchangée depuis des décennies. Ils en font pourtant leur résidence principale et y élèvent leurs trois enfants.
Michel-Edouard Leclerc préfère parler d’une « maison-jalon » plutôt qu’une maison de famille classique, un lieu qui a accompagné la progression de l’enseigne depuis la petite épicerie ouverte à Landerneau en 1949.
Le quotidien y est simple : une cuisine modeste, une chapelle datant de 1716, et des vacances d’enfants rythmées par les pêches à la truite ou les cache-cache en forêt. Un décor austère mais profondément ancré dans l’histoire familiale.
Le manoir, lieu de vie… et QG du mouvement E.Leclerc

Très vite, la demeure devient aussi un carrefour pour les responsables de magasins, les journalistes et les intellectuels.
Michel-Edouard raconte y avoir reçu une véritable galerie humaine : « Ça valait Balzac et Zola réunis », confie-t-il, évoquant les débats, réflexions et échanges qui ont façonné sa vision de la société.
Cette maison, loin des dorures, devient paradoxalement un des plus importants foyers intellectuels du mouvement E.Leclerc.
Le domaine transformé après la disparition d’Hélène Leclerc
Après le décès d’Hélène Leclerc en 2019, la maison se vide peu à peu. Statues de saints, objets liturgiques et tableaux flamands sont transférés vers l’ancien couvent des Capucins à Landerneau, devenu siège du Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture.
Le manoir accueillera bientôt les bureaux du Fonds, tandis que le parc arboré doit recevoir une vingtaine de sculptures à partir de 2026, marquant une nouvelle étape dans l’ouverture culturelle du domaine.










