Un simple reportage a suffi à rallumer une vieille colère. Après la diffusion d’une enquête de Pièces à conviction dévoilant les repas servis au Sénat – homard, champagne, produits d’exception – la polémique enfle.

Non pas sur la qualité des mets, mais sur leur prix : des menus gastronomiques facturés moins de 20 euros aux sénateurs, parfois remboursés sur fonds publics. Un cocktail explosif dans un contexte de tension sociale.
Le documentaire montre des assiettes qui feraient rougir bien des restaurants étoilés : coquillages, homard, champagne, viandes raffinées, vins de haute tenue.
Rien d’illégal : les cuisines du Sénat fonctionnent depuis longtemps selon ce modèle.
Mais ce sont les tarifs qui déclenchent l’onde de choc :
17 à 21 euros le repas, un niveau imbattable pour ce standing culinaire.
Autre point sensible : ces repas, consommés dans le cadre du travail parlementaire, peuvent figurer en frais, donc être remboursés avec de l’argent public.
Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres.
Une indignation immédiate sur les réseaux

Sur X (ex-Twitter), les messages se multiplient, souvent virulents.
L’un d’eux résume le sentiment général :
« Les sénateurs paient 17 ou 21 € pour un repas digne d’un 5 étoiles… Et bien sûr, c’est remboursé. Qui paye ? Nous ! »
Beaucoup dénoncent une indécence institutionnelle, surtout quand :
– l’inflation pèse sur les courses ;
– la viande ou le poisson deviennent des produits de luxe pour certaines familles ;
– et que le moindre déjeuner en ville dépasse largement ces prix.
Le Sénat se justifie : une restauration subventionnée pour tous

Du côté de la Haute Assemblée, on rappelle que :
– la restauration est subventionnée pour permettre au personnel et aux élus de manger sur place ;
– il s’agit d’un fonctionnement ancien, non clandestin ;
– les tarifs visent à faciliter le travail parlementaire dans un cadre fermé et sécurisé.
Mais la justification peine à passer dans une opinion déjà marquée par le sentiment d’un fossé entre élus et citoyens.
Un reportage qui ravive un malaise profond
Les images du documentaire touchent un point sensible :
la perception d’un privilège déconnecté de la réalité sociale.
Pour de nombreux Français, cette séquence illustre :
– l’écart de niveau de vie entre dirigeants et population ;
– l’opacité des avantages des parlementaires ;
– le manque de transparence dans l’usage de l’argent public.
Le débat dépasse largement la gastronomie.
Il cristallise une critique récurrente de la vie politique : la déconnexion supposée des élites, entre restauration de luxe subventionnée et difficultés du quotidien pour des millions de ménages.










