Depuis quatorze ans, l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès hante la mémoire collective française, entre fascination morbide et enquête labyrinthique.
Disparu après le meurtre présumé de sa famille, il reste l’un des grands mystères criminels de notre époque. Un rebondissement inattendu vient aujourd’hui relancer les interrogations autour de cette énigme glaçante.
Quatorze années ont passé depuis que Xavier Dupont de Ligonnès s’est volatilisé, laissant derrière lui un drame familial d’une rare violence. Soupçonné d’avoir assassiné sa femme Agnès et leurs quatre enfants, il demeure, à ce jour, introuvable malgré des recherches intenses à l’échelle internationale. L’affaire, régulièrement relancée dans les médias, continue de passionner les Français, captivés par l’aura énigmatique de ce fugitif insaisissable.
Aqababe, un influenceur en quête de vérité
Dernier rebondissement en date : l’influenceur Aqababe, connu pour ses révélations dans le milieu des célébrités, s’est donné une mission pour le moins audacieuse. À 27 ans, il ambitionne de percer le mystère de cette disparition, utilisant son réseau pour traquer la moindre piste. Si son initiative suscite curiosité et scepticisme, elle témoigne d’une chose : l’affaire Dupont de Ligonnès continue de générer une obsession nationale, et tout indice, même infime, est avidement scruté.
Bruno de Stabenrath : un ami qui brise le silence
Au cœur de cette résurgence médiatique, Bruno de Stabenrath, présenté comme le meilleur ami de Xavier, a choisi de livrer ses confidences. Dans un entretien accordé à Marie France, il lève le voile sur une facette méconnue du passé du fugitif. Selon lui, le véritable traumatisme de Xavier n’est pas d’ordre financier, contrairement à ce que de nombreux enquêteurs ont pu avancer.
Le choc de 1995 : un tournant secret
Pour Bruno de Stabenrath, l’origine de la dérive de Xavier remonte à un événement bien antérieur aux meurtres : l’effondrement de l’Église de Philadelphie, un mouvement religieux dirigé par Geneviève Dupont de Ligonnès, la propre mère du suspect. « Le monde de Xavier s’écroule », raconte-t-il, en évoquant la découverte par Xavier de la nature « mythomane mystique » de sa mère. Cette révélation aurait provoqué une blessure profonde, jamais cicatrisée, accentuée par l’incapacité chronique du fils à affronter la réalité.
Un amour filial complexe et destructeur
Malgré ce choc, Xavier n’aurait jamais cessé d’aimer sa mère, nourrissant avec elle une relation ambiguë et douloureuse. « Jamais il n’a osé lui dire la vérité en face », regrette Bruno de Stabenrath. Cette soumission émotionnelle, selon lui, aurait nourri un mal-être silencieux, envenimant lentement l’équilibre mental du futur fugitif, sans qu’aucun de ses proches ne perçoive l’ampleur du drame intérieur.
Interrogé sur l’éventuelle culpabilité de Xavier, Bruno ne laisse planer aucun doute. « Tout dans le dossier de police l’accuse, » affirme-t-il sans détour. Il pointe du doigt la lettre laissée par Xavier avant sa fuite, la qualifiant de « tissu de mensonges », preuve selon lui d’une préméditation froide et méthodique. La thèse d’une innocence involontaire semble donc écartée, au profit d’une vision plus sombre du personnage.
Un élément suscite particulièrement l’étonnement de Bruno de Stabenrath : le silence total de Xavier concernant le fusil de chasse hérité de son père. Dans sa lettre, il évoque de nombreux sujets personnels mais omet sciemment l’existence de cette arme, pourtant déterminante dans l’affaire. Pour son ami, ce mutisme est une pièce maîtresse de l’accusation, renforçant l’idée d’un crime mûrement réfléchi, et non d’un passage à l’acte impulsif.