Alors qu’il symbolisait la liberté et l’évasion post-confinement, le camping-car semble aujourd’hui perdre de sa superbe. De nombreux Français s’en séparent à l’approche de l’été 2025, révélant un revirement des habitudes de voyage et des priorités économiques.
Le camping-car, longtemps considéré comme le roi des escapades nomades, traverse une période de désamour inattendue. En 2021, plus de 500 000 modèles circulaient sur les routes françaises, une preuve éclatante de son succès, notamment boosté par la pandémie de Covid-19. À l’époque, les Français aspiraient à une liberté sans contraintes, loin des hôtels bondés, et le camping-car répondait à cet idéal d’autonomie. Mais à l’aube de l’été 2025, la tendance s’inverse, et une vague massive de reventes agite le marché de l’occasion.
Ce revirement trouve une explication majeure dans le contexte économique actuel. Face à l’inflation persistante et à la flambée des prix du carburant, de nombreux ménages revoient leur mode de vie. Le camping-car, autrefois perçu comme un investissement pour les vacances, est désormais vu comme un poste de dépenses trop lourd à porter. Entre l’entretien, l’assurance, l’hivernage ou les réparations parfois imprévues, les coûts s’accumulent et deviennent insoutenables pour certains foyers.
Un marché de l’occasion particulièrement dynamique
Les camping-cars âgés de trois à cinq ans sont particulièrement prisés sur le marché. Ces modèles conservent une bonne valeur de revente, tout en représentant une opportunité intéressante pour les acheteurs à la recherche de bonnes affaires. Résultat : le printemps 2025 voit fleurir les annonces de particuliers souhaitant se délester de leur véhicule, souvent à contre-cœur mais poussés par des impératifs économiques ou personnels.
En parallèle, les alternatives fleurissent. Les vans aménagés, plus compacts et souvent moins coûteux à l’achat comme à l’usage, séduisent une nouvelle génération de voyageurs. Leur maniabilité, leur discrétion et leur facilité de stationnement les rendent attractifs, notamment pour ceux qui pratiquent le voyage en mode « road trip » occasionnel. Le camping-car, plus imposant, souffre de cette comparaison, d’autant plus que les règles de stationnement en milieu urbain ou naturel se durcissent d’année en année.
Des changements de vie qui poussent à la séparation
Au-delà de la dimension économique, des facteurs plus personnels interviennent dans la décision de revendre. Certains propriétaires, ayant acquis leur camping-car en famille, se retrouvent avec un véhicule devenu inadapté à une nouvelle configuration de vie : enfants devenus grands, départ à la retraite, séparation ou simplement une utilisation plus rare que prévue. D’autres expriment le souhait de passer à un modèle plus moderne ou de cesser les longs voyages pour privilégier des vacances plus sédentaires.
Pour ces propriétaires, la revente représente un souffle financier bienvenu. Elle permet non seulement de récupérer une partie de l’investissement initial, mais aussi de réduire des charges mensuelles de plus en plus pesantes. Dans un contexte économique incertain, où chaque euro compte, cette décision devient souvent plus pragmatique qu’émotionnelle. Ainsi, ce qui fut un symbole de liberté devient, pour beaucoup, un luxe devenu difficile à assumer.