Lors de sa récente apparition dans l’émission « Clique » sur Canal+ ce mardi 30 avril, Juliette Binoche a abordé avec profondeur et sensibilité les récents événements qui ont ébranlé le monde du cinéma.
Les accusations lancées par Judith Godrèche contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon ont trouvé un écho particulier chez l’actrice. Juliette Binoche a exprimé son soutien à Judith Godrèche pour sa prise de parole lors des César 2024, soulignant l’importance de ces révélations : « J’étais très heureuse qu’elle parle.
On a besoin de ces paroles-là, c’est très important. » Interrogée par Mouloud Achour sur l’impact potentiel de ces déclarations pour provoquer un changement dans l’industrie cinématographique, Juliette Binoche a reconnu la nécessité d’une prise de conscience collective, notamment de la part des hommes.
Elle a mis en lumière un certain clivage dans les réactions, observant que beaucoup d’hommes dans l’industrie semblent minimiser les accusations et se solidariser entre eux : « Si les hommes reconnaissent, parlent, entendent et s’expriment, ça changera.
On attend ces réactions, mais moi je sens que les hommes se serrent les coudes, en se disant : ‘Mais c’est quoi cette histoire, qu’est-ce qu’elles nous veulent, on n’a rien fait de mal…’ Mais reconnaître, en tant qu’homme [qu’il y a des agresseurs et des agressions], ça change tout. »
Quant à l’idée que « la peur a[urait] changé de camp », Juliette Binoche a exprimé une vision nuancée, rejetant l’idée de provoquer la peur mais plutôt celle de reconnaître et d’écouter la douleur des victimes : « Non, je ne l’espère pas, parce que l’idée, ce n’est pas de faire peur, mais de reconnaître la douleur qui a été traversée.
C’est important d’être entendu et de l’exprimer. » Elle a souligné l’importance du dialogue et de l’écoute pour avancer vers une réelle reconnaissance des torts causés. La comédienne a également célébré le rôle des médias dans la mise en lumière des témoignages de victimes, ce qui contribue à une meilleure reconnaissance de leur vécu et à un allégement de leur souffrance :
« À partir du moment où on est entendu et écouté, d’abord on existe autrement et la douleur, si elle est entendue, ça fait un peu moins mal déjà. » Juliette Binoche a conclu en appelant à une solidarité étendue, incluant les hommes dans le mouvement MeToo, pour un changement sociétal plus profond et inclusif.