Les allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) pourraient bientôt faire face à un régime de sanctions plus strict pour non-respect des obligations légales.
Selon un document du gouvernement révélé par Le Monde, ces mesures pourraient inclure la suppression temporaire ou même permanente de l’allocation en cas de manquements répétés au contrat d’engagement.
Sanctions Progressives pour Non-conformité
Initiée par la loi sur le plein-emploi de décembre 2023, la nouvelle politique prévoit des sanctions graduelles. Dès le premier manquement, l’allocataire peut voir son RSA suspendu entre 30 à 100% pour un à deux mois. Cette suspension peut être levée rétroactivement si l’allocataire se conforme aux exigences. Des manquements répétés pourraient entraîner des suspensions plus longues ou même une suppression définitive de l’allocation.
Défis d’Application et Réalités Diverses
L’application de ces règles pose des défis, notamment en raison de la diversité des situations des bénéficiaires. Alvine, un conseiller en insertion professionnelle, souligne que bien que la mesure puisse sembler efficace pour certains, elle ne prend pas suffisamment en compte ceux qui sont dans l’incapacité de travailler les 15 heures requises, comme les personnes handicapées ou celles aux prises avec de graves problèmes sociaux.
Communication et Bureaucratie Yohan, un autre bénéficiaire, exprime ses difficultés à communiquer avec son conseiller de France Travail, exacerbant son incapacité à satisfaire les exigences du programme. Après une interruption due au Covid, il se trouve dans l’incertitude, incapable d’obtenir les documents nécessaires pour prouver ses efforts de réinsertion professionnelle, ce qui le met en risque de radiation.
En Attente de Définitions Claires
Un décret est attendu pour préciser les contours de ce nouveau barème de sanctions, avec une possible mise en œuvre dès juin. Cette initiative reflète une volonté gouvernementale de renforcer les obligations des bénéficiaires du RSA, tout en suscitant des préoccupations sur l’équité et l’accessibilité du dispositif pour tous les profils d’allocataires.