
L’Annonce Bouleversante De Véronika Loubry
« Chimio numéro 42 ». Ces trois mots lancent comme un uppercut le message que Véronika Loubry publie ce mercredi 6 août sur Instagram. L’ancienne animatrice accompagne cette phrase choc d’une photo en noir et blanc, témoignage silencieux mais parlant de l’épreuve que traverse son couple.
Les mots qui suivent glacent le sang. « Cela fait maintenant deux ans et demi que tu vis au rythme de la chimiothérapie. Deux ans et demi de combats, de rendez-vous médicaux, d’espoirs et parfois de grosses déceptions. Ce fameux ascenseur émotionnel », confie-t-elle à son mari Gérald Kadoche.
Derrière cette publication, la réalité brutale du cancer du pancréas qui ronge l’époux de l’animatrice depuis plus de deux ans. Une maladie impitoyable qui rythme désormais leur quotidien au son des perfusions et des examens médicaux.
Le chiffre 42 résonne comme un décompte macabre. Quarante-deux séances de chimiothérapie. Quarante-deux rendez-vous avec l’espoir et la peur mélangés. Quarante-deux fois où Gérald s’est battu contre la maladie, soutenu par sa femme qui partage avec pudeur mais authenticité cette épreuve intime.
« Ce fameux ascenseur émotionnel » : cette expression résume tout. Les hauts quand les résultats rassurent, les bas quand l’angoisse reprend le dessus. Un cycle infernal qui transforme chaque jour en combat silencieux.

Le Rituel Douloureux De La Maladie Au Quotidien
Ce combat silencieux se matérialise dans des gestes que Véronika décrit avec une précision glaçante. Son mari entame « un nouveau cycle » de soins, et avec lui arrive cette décision douloureuse mais inévitable : « se raser les cheveux car c’est mieux avant de les retrouver partout sur l’oreiller… avant de se voir à nouveau sans barbe. »
La scène se répète depuis deux ans et demi. Gérald face au miroir, rasoir à la main. Un rituel qui annonce chaque nouvelle offensive contre la maladie. Les cheveux tombent, la barbe disparaît. Des gestes simples qui portent un poids énorme.
« Ce n’est pas seulement une question d’apparence, non non », insiste Véronika. « C’est un geste qui nous rappelle que la maladie est encore là, tenace, exigeante et qu’elle ne lâche pas. » Ces mots touchent au cœur du drame : chaque rasage ramène la réalité brutale du cancer à la surface.
L’ancienne animatrice trouve pourtant la force de rendre hommage au courage de son mari. « Je sais que tu es fatigué de ce combat et je t’admire tellement mon amoureux, mais hors de question de se laisser abattre. JAMAIS ! »
Cette alternance entre moments de vulnérabilité et sursauts de détermination révèle l’épuisement moral qui accompagne la maladie. Un épuisement qui ne touche pas seulement le malade.

La Réalité Invisible De L’Aidant Familial
Cet épuisement que ressent Véronika, la psychologue Amélie Boukhobza le connaît bien. Pour elle, lorsque la maladie frappe un conjoint, « toute la vie se met à tourner autour d’elle ». Les rendez-vous médicaux, les traitements épuisants, les projets mis en pause. Un nouvel équilibre se dessine dans l’urgence.
On apprend alors à vivre « avec l’incertitude, la fatigue… et souvent, la peur », rappelle l’experte. Derrière chaque « chimio numéro 42 », il y a une épouse qui compte, qui accompagne, qui porte une part du fardeau.
L’équation est cruelle : il devient impossible d’épargner la souffrance au malade. Pire encore, celui-ci ne la supporte parfois pas. « Être aidant, c’est un acte d’amour immense, mais aussi un rôle usant », analyse Amélie Boukhobza.
Cette usure frappe dans l’ombre. Pendant que Gérald se rase les cheveux face au miroir, Véronika encaisse. Elle absorbe ses propres peurs, ses angoisses, ses moments de découragement. Le combat devient double : celui contre la maladie et celui pour tenir psychologiquement.
La psychologue insiste sur un point crucial : garder un peu d’espace à soi pour tenir sur la durée. Sans cela, « on s’épuise, parfois avant même le malade ». Un constat brutal mais nécessaire.
Préserver le couple exige d’accepter les changements, y compris dans l’intimité, et de maintenir le dialogue. Pour que la maladie n’efface pas tout le reste.

Les Clés Pour Traverser L’Épreuve Et Se Reconstruire
Face à ce constat, Amélie Boukhobza propose des solutions concrètes. Premier conseil : accepter de ne pas tout porter seul. « Il faut demander de l’aide à l’entourage », insiste-t-elle. Un réflexe salvateur que beaucoup d’aidants peinent à adopter.
La psychologue préconise aussi de « garder un espace à soi, même 30 minutes par jour ». Regarder un film, faire une balade. « Il faut préserver des moments de normalité », rappelle-t-elle. Ces instants de répit permettent de recharger les batteries émotionnelles.
Autre écueil à éviter : prendre personnellement les changements d’humeur du malade. « Colère, lassitude ou silence ne sont pas toujours dirigés contre vous, mais contre la situation », explique l’experte. Une distinction cruciale pour préserver l’équilibre psychologique.
Et après la tempête ? Une fois le malade guéri, la reconstruction passe par la parole. « Il faut mettre des mots sur les peurs, les moments difficiles, mais aussi sur ce qui a permis de tenir », conseille Amélie Boukhobza.
L’intimité du couple doit être redécouverte sans pression. « Il faut se fixer de nouveaux projets communs et accepter que notre couple soit différent », ajoute-t-elle. La maladie transforme, elle ne détruit pas forcément.
Si l’équilibre reste difficile à retrouver, un professionnel peut aider à redéfinir les rôles. Pour avancer ensemble, différents mais unis.